Orphaned Land – All Is One

Nommé Resurrection avant de devenir Orphaned Land, Kobi Fahri (chant), Yossi Sassi (guitare), Uri Zelcha (basse), Matan Shmuely (batterie) et Matti Svatitzki (guitare) formaient le groupe pionnier et mondialement connu pour son metal oriental. Avec une démo, quatre EP et quatre albums à son compteur, la formation originaire d’Israël fait son retour dans les bacs avec son cinquième opus. “All Is One” succède donc à “The Never Ending Way Of ORWarriOR” (2010), et suscite l’impatience des fans, à travers le monde entier. Connu pour traiter de sujets religieux, bibliques mais également de société et surtout d’actualité, toute sortie d’Orphaned Land est scrupuleusement attendue et décortiquée. Suite au départ de Matti en 2012, le second poste de guitariste fut confié à Chen Balbus, 21 ans seulement ! Alors que tout obstacle céde à leur passage, nos oreilles céderont-elles également à leur nouvelle production studio ? Yallah !

Onze titres, cinquante quatre minutes de musique, voici le programme qui attend tout curieux et tout fan d’Orphaned Land. L’écoute débute ainsi avec le titre éponyme “All Is One” où la mélodie exotique d’intro laisse imaginer de bien belles choses. Cette introduction monte en puissance avec les choeurs et est appuyée par les lourds riffs qui suivent. Comme toujours, beaucoup d’arrangements mélodiques et musicaux sont à noter. Un premier morceau haut en couleur et fidèle à ce que propose le groupe. “The Simple Man” prend le relai et est beaucoup plus mystique. Kobi s’élance avec sa claire voix et envoûte les auditeurs. Le refrain contraste avec les couplets en raison de la fraicheur qui s’en dégage, alors que le reste sera plutôt dans un ton plus solennel. Les rythmiques orientales sont bien évidemment très présentes et martèlent le rythme à suivre. Par la suite, seront également à l’honneur les ballades et les titres plus réfléchis tels que “Through Fire And Water” qui invite à nouveau l’Orient et où Kobi donne la réplique à une chanteuse, pour un duo hébreu/arabe; les choeurs seront encore de la partie mais cette fois-ci par intermittence. “Shama’in” chantée en version originale, tout comme “Ya Benaye”, apporteront une dose supplémentaire de gaieté, le reste de l’album étant très fort de sens, ne baignant pas totalement dans la fête, qui peut parfois caractériser la formation. “Our Own Messiah”, où les voix dédoublées et choeurs additionnels vont élever le morceau à un rang musical supérieur. Tout en émotion et en douceur; les mélodies sont grandement impliquées dans ces rendus qui traversent l’intégralité de l’album. Les guitares sont comme toujours parfaites, tout en délicatesse et dévoilant une technique très pointue, à laquelle Yossi est très familier bien évidemment. Les multiples arrangements vocaux mais également d’ambiance font leur effet. Cependant, c’est là qu’arrive le sixième titre : “Fail”. “Fail” prend les traits progressifs de sublime façon, à l’image de ce qu’il était possible d’écouter sur le précédent album. Kobi effectue un discours politique et sociologique, tel un commentateur exterieur. Ce titre est également l’unique piste où il usera des growls, un brin nostalgique n’est ce pas ? Les multiples écoutes délivrent toujours leurs lots de découverte et c’est bien là que “Fail” installe une véritable force et aura dans nos têtes. Nul doute que la version live fera vibrer l’ensemble des fans. Puis enfin, “Children” conclura de façon très tragique l’écoute. En effet, Kobi confiait que ce titre était la composition la plus difficile émotionnellement et la plus tragique qu’ai pu faire le groupe, depuis le début de sa carrière. Traitant de la condition des enfants, en proie à la guerre civile ou aux différentes formes de terrorisme durant de longs instants. Les cinq dernières minutes (sur sept) mettent fin à l’écoute, assombrissant l’atmosphère et renvoyant chacun de nous à nos interrogations et nos doutes.

Nul doute, en revanche, concernant le titre éponyme, qui va vite s’imposer tel un hit, marquant d’une pierre blanche ce nouvel effort studio. L’évolution est constante chez Orphaned Land et il faudra pas tellement chercher une copie des précédents opus. Chacun d’entre eux à sa place dans la belle discographie du groupe. “All Is One” envoie un message universel envers les sombres personnages de notre monde. A acheter, écouter, apprécier ! Superbe réalisation !