Red Hot Chili Peppers – I’m With You

Suite à la sortie du double CD “Stadium Arcadium” (2006) et à la grande tournée mondiale qui avait suivit, et qui s’était incarnée pour la France au travers de deux séries de concerts à Bercy en 2006 et au Parc des Princes en 2007, les Red Hot avaient annoncé leur décision de prendre une pause d’une année. Trêve qui a été l’occasion pour chacun des membres du groupe de développer divers side projects et qui s’est avéré au final être plus longue que prévu. C’est ainsi qu’à l’automne 2009 que RHCP s’est retrouvé pour travailler sur son dixième effort studio. Mais les retrouvailles des quatre musiciens furent de courte durée puisque le 16 décembre de cette même année, John Frusciante annonçait son nouveau départ du groupe pour divergences musicales. Sans perdre de temps, les californiens ont intégré dans la foulée un nouveau guitariste qui ne lui était pas totalement inconnu : Josh Kinghoffer. Ce musicien, qui en 2008 a travaillé avec Frusciante sur son nouvel album, avait en effet également déjà participé au “Stadium Arcadium Tour” en tant que claviériste, chanteur et guitariste additionnel. Finalement, après plusieurs fausses alertes véhiculées notamment par le batteur Chad Smith, la sortie du nouvel opus le 6 juin 2011 a été annoncée pour le 29 aout 2011.

L’impression partagée à la première écoute de ce disque tant attendu est qu’en cinq ans Red Hot Chili Peppers a beaucoup évolué. Non seulement un nouveau membre a été intégré, mais au delà de ça, l’état d’esprit des membres “historiques” a changé et s’est assagi. Les déglingués de L.A. ont murît et cela transparait dans leur musique. De fait, l’ensemble des quatorze titres de “I’m With You” produit par Rick Rubin (comme les cinq albums précédents) composent une galette bien plus mélodique que ce que l’on pouvait entendre sur ses prédécesseurs. Si parler de “révolution” serait excessif, le quatuor glisse ici avec réussite vers des sons aux tonalités plus pop. Sans oublier l’essentiel du rock punk aux accents punks sans concession qui a marqué leur identité par le passé (“Annie Wants A Baby”, “Look Around”), à l’image des deux premières pistes de l’album (“Monarchy of Roses”, “Factory Of Faith”) les Red Hot confirment à travers plusieurs titres le virage qu’il avait amorcé sur les disques précédents. A noter que le CD nous offre également quelques belles ballades (“Brendan’s Death Song”, “Meet Me At The Corner”). Globalement sur “I’m With You”, la guitare se fait plus sobre et la basse plus discrète que par le passé. C’est la batterie qui est cette fois mise en avant et le groupe étoffe son son avec l’intégration de nouvelles sonorités dans plusieurs morceaux. Ainsi, on peut entendre des trompettes mariachi et cœur féminins dans “Did I let You Know”, du piano pour “Happiness Loves Compagny”, ou encore des percussions caraïbes dans “Dance, Dance, Dance”.

Au plus grand désespoir des fans de la première heure pour qui depuis “One Hot Minute” (1995) la musique des Red Hot a perdu de son originalité, “I’m With You” n’est toujours pas le CD du retour aux origines du groupe. S’il explore de nouvelles contrées, ces essais sont timides et au final, dans l’ensemble, le groupe livre ici un album certes réussi mais sans grande surprise.