Chroniques

Rise Against – Wolves

Trois ans après “The Black Market“, ayant débuté en troisième position du classement US Billboard 200, Rise Against lève le voile sur “Wolves”, le huitième album studio de sa carrière, en ce mois de juin 2017. Un long-format bien évidemment politisé et à l’énergie symbolique, qui est le premier enregistré sans l’aide des producteurs historiques de la formation punk rock, Bill Stevenson et Jason Livermore, remplacés ici par Nick Raskulinecz (Korn, Deftones, Sleeping With Sirens). C’est également le premier disque diffusé sous l’effigie Virgin Records, mettant également fin à une relation de longue date avec Interscope. Quelques changements qui ne semblent en somme pas impacter ce nouvel effort.

Septembre 2014, nous concluions notre chronique de “The Black Market” par la phrase suivante : “Rise Against ne va donc pas jusqu’à surprendre son public. “The Black Market” ne dénote pas dans la discographie du groupe et colle à l’idée qu’on s’en faisait avant de l’écouter.”. Un sentiment qu’il est toujours possible d’affirmer avec “Wolves”. Forcément influencé par les élections présidentielles américaines de 2016, ce disque maintient le quatuor dans un univers punk rock accessible, aux gimmicks remuantes et aux lignes de chant parfaitement efficaces. Un milieu que les fans de la formation affectionnent particulièrement, d’autant plus que la voix de Tim McIlrath possède toujours ce timbre à la fois reconnaissable et réconfortant. Alors que “The Eco-Terrorist In Me” de l’album précédent autorisait un court retour de la facette hardcore de la formation, ici, la place est faite uniquement pour des mélodies punk directes, abruptes et naturelles. De l’introduction “Wolves” au criard “Welcome To The Breakdown” sans oublier le gracieux “Parts Per Million”, Rise Against complait et s’engage à dénoncer comme à son habitude certaines dérives de la société, en plus de mettre en avant des ressentis personnels, le tout avec des guitares distordues grattées avec conviction et détermination.

Pas de grande surprise, certes, mais un ensemble qu’il fait bon d’écouter car sans concession et digne héritier du genre punk, en légère opposition avec l’univers musical de plus en plus lisse. Un disque en somme tout à fait légitime et non vieillot en 2017 qui, plus globalement, ouvre une bulle de réflexion sur l’évolution du groupe : malgré un changement de producteur, le quatuor de Chicago possède toujours cette sonorité particulière à la fois ancienne et nouvelle. Jamais Rise Against n’a réellement remis en question sa façon de composer et de raconter des histoires, et “Wolves” ne sera pas l’exception à la règle. En même temps, lui a-t-on un jour demandé de changer ?

Ce huitième effort studio de Rise Against est une nouvelle suite logique dans la discographie du groupe punk. “Wolves” est un opus intemporel de par sa plénitude et sa fougue et dont le discours impactant pourrait très bien coller à d’autres périodes de l’histoire. Bien que sans réelle nouveautés, on ne peut pas reprocher au quatuor de rester “true to its roots”, tant celui-ci garde, depuis bientôt vingt ans, légitimité, force et inspiration.

Informations

Label : Universal Music / Capitol
Date de sortie : 09/06/2017
Site web : www.riseagainst.com

Notre sélection

  • Wolves
  • Far From Perfect
  • Parts Per Million

Note RUL

3/5

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