Sixx:A.M. – Prayers For The Damned Vol. 1

Libérés de leurs places au sein de Mötley Crüe pour l’un et de Guns N’ Roses pour l’autre, Nikki Sixx et DJ Ashba ont pu se consacrer pleinement à ce nouvel opus de Sixx:A.M. intitulé “Prayers For The Damned Vol. 1”. Toujours accompagné de James Michael au chant, mais également à la production, et Dustin Steinke derrière les fûts, ce volume est le premier volet d’un double album qui connaîtra son dénouement en fin d’année.

C’est avec “Rise” que l’ensemble ouvre la marche, véritable soulèvement spirituel et appel à l’indignation, ce morceau avait été dévoilé il y a quelques temps déjà. D’emblée, l’impression est excellente ! Tout cela grâce à une batterie et une basse très puissantes agrémentées d’un DJ Ashba efficace, tant en rythmique qu’en lead. L’intro efficace et le refrain entraînant de “You Have Come To The Right Place” confirme que le quatuor a mis les bouchées doubles pour ce disque.

Le groupe propose un rock lourd très rythmé et des refrains qui restent facilement en tête. Cette recette est appliquée pour grand nombre de pistes de l’opus telles que “Can’t Stop” et sa partie de guitare inspirée et tout en feeling de DJ Ashba ou encore “The Last Time (My Heart Will Ever Hit The Ground)”. On peut d’ailleurs relever sur ce titre un réel effort de composition, notamment lors d’un pont qui permettra à l’ancien guitariste des Guns de se mettre en valeur.

“Better Man” apparaît comme la chanson la moins travaillée du disque, même si cette ballade survitaminée trouvera sûrement grâce auprès des admirateurs du genre. Au-delà de l’efficace méthode mêlant riffs lourds et refrains puissants, la force de Sixx:A.M. est de proposer des chansons plus calmes mais tout aussi saisissantes. Un morceau comme “When We Were Gods” affiche sans complexe son émotion au travers de couplets que la voix de James Michael rend mystérieux voire intrigants. Cette sensation sombre est retrouvée par moments sur “Belly Of The Beast” même si le refrain et le chant de Michael aux allures pop atténuent quelque peu cette impression. L’éponyme “Prayers For The Damned” fait également dans la mélodie avec un rythme plus lent et des couplets lancinants permettant de créer une atmosphère quasi mystique.

Cette ambiance fait écho au titre concluant l’album, le remarquable “Rise Of The Melancholy Empire”. Ce dernier plonge l’auditeur dans un univers mélancolique entre parties de pianos et de violons doublées d’une voix au plus bel effet. DJ Ashba n’est pas en reste puisque cette composition lui permet de laisser libre cours à son feeling et à sa technique en délivrant un solo puissant et mélodique. Le guitariste aura réussi dans cet effort à utiliser toute sa palette musicale sans pour autant tomber dans l’étalage technique superflu. La solidité rythmique du duo Sixx/Steinke l’aura, il est vrai, bien appuyé dans sa tâche. Là où “Modern Vintage” (2014) nous avait laissé une impression plus mitigée, Sixx:A.M. délivre ici une offrande plus lourde avec des chansons taillées pour le live qui devraient largement faire l’unanimité lors de la prochaine tournée.

Désormais, Sixx:A.M. ne se présente plus comme le simple side project de ses membres mais bel et bien comme un groupe à part entière. Le deuxième volet de “Prayers For The Damned”, prévu pour la fin d’année, sera fortement attendu, en espérant qu’il sera du même acabit.