Stereophonics – Scream Above The Sounds

Pour fêter les vingt ans de son premier album, “Word Gets Around” (1997), le groupe de rock british Stereophonics est de retour avec le petit dixième, “Scream Above The Sounds”.

La bande de Kelly Jones va droit au but : l’entrée dans “Scream Above The Sounds” se fait directe et sans concession à l’écoute de “Caught By The Wind”. Une mélodie attirante et un riff entraînant nous accueillent à bras ouverts, mais on se sent vite un peu trahi à l’arrivée de “Taken A Tumble”, un peu plat et sans réel intérêt. C’est un peu le double visage qu’aura cet essai tout au long de l’écoute. La qualité de certains titres est indéniable.

Stereophonics se trouve sur une jolie lancée avec “What’s All The Fuss About?”, possédé par la douce voix de Jones, précis et profond grâce à la sensibilité des choeurs et au duo guitare classique/trompette qui le conclue. Les lyrics au phrasé plutôt agressif mais justement trouvé, ornées des guitares cinglantes du lead singer et de Zindani, qui parent “Geronimo” en font l’un des morceaux les plus aboutis de l’ensemble.

On y retrouve une fois de plus une influence jazz avec le retour de la trompette, qui accompagne la formation à plusieurs reprises et donne un peu de cachet à d’autres tracks qui en manquaient cruellement. Changement de décor sur “Cryin’ In Your Beer”, avec un rock beaucoup plus lourd, des guitares beaucoup plus suintantes et un Richard Jones à la basse plus présent : c’est comme si les Anglais se transformaient en vieux rockeurs made in US.

On repassera pour le reste qui vient miner les quelques victoires acquises précédemment. L’essai se clôt sur l’americana de “Elevators”, qui se fait digne de l’effort : pas fou et un peu mou. Ni tout noir, ni tout blanc, “Scream Above The Sounds” nous prend un peu au dépourvu.

Nos Anglais semblent un peu épuisés dans ce nouvel album en dents de scie. “Scream Above The Sounds” sauve la mise grâce à quelques morceaux très réussis. Il nous avaient habitués à mieux mais il nous suffit de repenser à “Maybe Tomorrow” (“You Gotta Go There To Come Back”, 2003) pour affirmer que l’on ne leur en tient pas rigueur.