Chroniques

The Answer – Solas

Il y a dix ans, The Answer sort son premier album, “Rise”. Aujourd’hui, le groupe d’Irlande du Nord donne un successeur à son dernier opus “Raise A Little Hell” paru l’année dernière. Après un passage à vide pour le chanteur Cormac Neeson qui a connu des péripéties compliquées avec son fils né prématurément, a formation retourne à ses origines celtes avec ce sixième effort studio intitulé “Solas”, toujours sous Napalm Records.

L’ensemble s’ouvre sur l’éponyme “Solas” qui signifie lumière en gaélique. La voix du chanteur Cormac Neeson nous fait faire un bond de quarante ans dans le passé. Sa puissance vocale nous rappelle celle de Robert Plant. Ce très bon morceau se veut plutôt sombre. Un solo de guitare envoûte l’expérience accompagné par une voix qui monte avec facilité. Une chanson qui nous plonge dans une ambiance mystique. Cette atmosphère se poursuit sur le début de “Beautiful World”. Un titre planant au départ toujours marqué par la voix impressionnante du vocaliste. Le morceau s’élève au fur et à mesure pour s’intensifier et laisser place à une batterie plus appuyée et des riffs sauvages. “Beautiful World” se différencie en s’inspirant légèrement du metal symphonique.

Les années 70 sont très présentes dans la carrière du groupe que l’on associe souvent à Led Zeppelin, Free ou AC/DC dont ils ont assuré les premières parties il y a quelques années. Cette influence seventies parcourt l’essai. On la retrouve notamment sur “Untrue Colour”, une chanson sans paroles surfaites avec une rythmique soignée soulignant un rock entraînant.

Avec “Battle Cry”, titre de plus de six minutes, on imagine le combo nous emmener dans des contrées lointaines irlandaises à dos de cheval. La piste est d’abord épurée avec un jeu de guitare simple mais qui fonctionne. La batterie de James Heatley s’emballe un peu. La ballade rock devient plus folk lors des refrains soulignés par du banjo. La chanson laisse place à une partie instrumentale pendant deux minutes environ. Un parti pris osé mais qui offre une vraie énergie.

The Answer sait nous faire bouger avec des titres comme “Left Me Standing” et son rythme agile. Ne surtout pas passer à côté de ses riffs bien sentis qui dynamisent le disque. Dans la même veine, “Demon Driven Man” démontre tout ce que le groupe a de mieux : une voix mise en valeur soulignée par des riffs impeccables, un rock travaillé. Quoi de mieux qu’une longue intro bluesy pour donner plus de profondeur à ce “Solas” ? C’est ce que propose “Being Begotten”. La voix est plus confinée avant de devenir plus grave donnant une noirceur à la chanson en répétant “Don’t know the day, don’t know the year”.

Sur cet album enclin de masculinité, on note une touche féminine avec la voix de la chanteuse irlandaise Fiona O’Kane en duo avec Cormac Neeson sur “Real Life Dreamers”. Morceau un peu trop cliché, marquant surtout pour son concours de voix mais aussi pour ses quelques phrases en gaélique et en latin répétés sur la fin.

Ce sixième effort révèle également des chansons plus lentes, des ballades rock comme “Thief Of Light” et ses chœurs enveloppants ou encore “In This Land” en hommage à l’Irlande du Nord. Sur ce titre, le timbre de voix se fait plus profond. La mandoline se mêle à la guitare. Une chanson qui rappellera le style de Bon Jovi à certains. “Solas” conclut sur “Tunnel”, une ballade simple, plus épurée mais pleine d’émotions qui termine très joliment cet opus.

The Answer revient à la source de ses origines irlandaises avec un sixième album un peu moins énergique que les précédents. Pour autant, la voix de Cormac Neeson est toujours aussi impressionnante. Elle nous fait voyager sur des chansons plus personnelles et introspectives. Un mélange de noirceur et de rythmes entraînants. On sent que la formation s’ouvre à de nouveaux horizons et se dévoile un peu plus au fil du temps.

Informations

Label : Napalm Records
Date de sortie : 28/10/2016
Site web : www.theanswer.ie

Notre sélection

  • Solas
  • Left Me Standing
  • Being Begotten

Note RUL

3/5

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