The Hives – Lex Hives

Ca fait plus de quinze ans que les Hives remuent la planète à coups d’hymnes garages binaires et de prestations scéniques aussi féroces que décalées. Dans le grand cirque musical actuel, un nouveau rendez-vous avec nos allumés préférés est toujours attendu comme un heureux événement : Mesdames et Messieurs voici “Lex Hives” !

 “Lex” c’est la “loi” en latin, et le label Sony nous éclaire sur le choix de ce titre : “Le terme “Lex Hives” est une expression dérivée de l’ancienne pratique romaine consistant à adopter un système ou un organisme de lois et de les accepter en tant que norme. Les douze titres issus de “Lex Hives” forment donc les lois sacrées à suivre à partir de maintenant !”. C’est sans appel, avec ce sixième opus le gang entérine son statut de groupe incontournable. Appliquant à la lettre la recette du cocktail explosif de punk rock et garage survitaminé qui fait leur succès depuis ses débuts, The Hives dicte ses lois qui commencent par celle qui pourrait résumer toutes les autres : “COME ON!”. Immédiateté des mélodies et rythmiques ravageuses, les suédois mettent le feu aux poudres. Si on compare avec le petit bijou d’orfèvrerie qu’était le précédent disque “The Black And White Album” (2007), celui-ci est peut-être un cheveu plus homogène et moins varié dans les ambiances.  Mais c’est du Hives, du très bon Hives qui s’écoute d’une traite. Évidemment, on retrouve leurs rythmiques franches et basiques avec un chant de crooner parsemé de petits dérapages contrôlés, des trouvailles vocales d’Howlin’ Pelle Almqvist dispatchées de-ci de-là. “Come On!” simple et direct, s’impose comme un morceau des Ramones, suivi de près par “Go Right Ahead” single redoutablement efficace au gimmick (très) proche du “Don’t Bring Me Down” de Electric Light Orchestra. On enchaine avec un titre qui recueille les suffrages, le “1000 Answers” qui sert déjà de bande son au jeu vidéo “FiFA 2012”, en passant par les plaisants “Wait A Minute” et “Take Back The Toys” qui ronronnent comme de la belle mécanique, ou encore “Without The Money” dont on se sait pas bien s’il s’agit d’un slow ou bien une parodie de slow. Chacun des pistes possède sa propre atmosphère, pourtant à l’instar de “Midnight Shifter” ultra rock n’roll 60’s avec cuivres et réverb’, l’ensemble sonne comme un revival sixties, et se rapproche des Sonics et des Undertones, le synthé en moins. Du bon vieux rock n’roll sauvage à souhait; la galette s’embrase, mais la pochette est élégante comme la famille royale d’Angleterre.

L’attente fut longue et ils nous ont manqué. Après une absence de près de cinq ans, les suédois sont enfin de retour pour entériner leur loi édictée depuis longtemps. Rien à jeter dans ces nouveaux brûlots.