The Jezabels – The Brink

L’Australie : lieu créant de nombreuses convoitises pour ses paysages paradisiaques, la couleur de sa mer à en couper le souffle, son style de vie et, bien sûr, sa culture. La musique provenant de là-bas a une certaine place déterminante dans le monde, comme le montrent des projets tels que The Temper Trap ou Tame Impala, tous deux originaires de cette île. Mais ce n’est ni d’eux ni des kangourous dont nous allons nous intéresser aujourd’hui, mais bien d’un autre groupe d’australien qui mérite le détour : The Jezabels. De retour après trois EP et un premier disque récompensé par les Australian Music Awards 2011, le quatuor compte, cette fois-ci, conquérir de nouveaux continents avec son nouvel album “The Brink” et sa vague “intensindie”, à la fois personnelle et envoûtante.

Composé de dix titres, ce nouvel effort studio se veut plus mature, tant pour ses paroles que dans sa composition. Avec des sonorités de guitares un peu moins prononcées que dans “Prisoner” (2011), un vrai travail du son occupant tout l’espace et une voix plus que charmante et enivrante, la bande emmenée par Hayley Mary a trouvé la parfaite voie pour marquer son retour. Les synthés branchés, l’atmosphère établie, on se laisse facilement emporter par ce style si particulier. Aucun instrument ne prend la place d’un autre, la voix se mélangeant ingénieusement avec le reste, comme un outil de divertissement et de repos. Car avec des titres comme “Look Of Love” et son refrain transcendant, étrangement proche du genre The Killers ou “Beat To Beat” et ses rythmes affirmés de batterie et de basse qui font la renommée du rock indé, il est difficile de ne pas rêver et de ne pas être transporté par cet art. Mêmes les explosions de pianos électroniques et de guitares paraissent délicates et en adéquation avec le groupe, pour notre plus grand plaisir. Néanmoins, il règne dans “The Brink” de profondes idées sombres qui, liées à une pop, teintent la musique d’une certaine mélancolie. Limitée par le style mais malgré tout perceptible, cette dernière peut être imagée par le morceau “The End” et ses paroles “Is this the end of a heart worth giving”. Il en est qu’on se retrouve vite envoûté par une simplicité déterminée par l’écoute des titres, entre un “No Country” émotionnel et l’entêtante “Time To Dance”. Mention spéciale pour le morceau qui clôture l’opus, “All You  Need” qui, par un soupçon d’optimisme, est une belle conclusion en terme de technique : on y retrouve en effet tout ce côté spectaculaire du groupe, entre une voix si douce mais si puissance, un bon beat de batterie et en arrière plein, un élégant son progressif. Tout ce que l’on aime.

The Jezabels, parfait mélange entre musique rythmée et textes tachetées de sincérité et de réalisme, n’a pas à s’en faire pour son avenir : il est déjà tout tracé par “The Brink”. D’une efficacité déconcertante et rempli d’émotion à en verser des larmes, il est certain qu’il les exposera encore plus sur le devant de la scène. Quand la délicatesse berce le monde.