The Pretty Reckless – Who You Selling For

The Pretty Reckless nous présente, plus de deux ans après la sortie de “Going To Hell“, son troisième effort, “Who You Selling For”. D’entrée de jeu avec l’artwork, on remarque que cet album évolue dans un univers différent de celui de son prédécesseur, il s’agit -pour la première fois pour le groupe- d’un simple croquis laissant supposer qu’il s’agit de sa chanteuse, Taylor Momsen, avec une police très discrète. La curieuse pochette n’annonce donc pas le genre que l’on s’apprête à découvrir.

L’écoute débute avec le titre intrigant “The Walls Are Closin In / Hangman” qui donne le ton à l’ensemble, beaucoup plus calme que les deux autres disques. La voix douce de la frontwoman nous plonge dans un morceau de presque sept minutes dans lequel elle s’exprimera même en latin. La surprise est au rendez-vous puisque ce morceau ne ressemble absolument pas au registre habituel du quatuor mais ce n’est pas déplaisant. On a affaire à un morceau à la fois reposant et énergique, très bien construit.

On nous réveille d’autant plus avec des titres tels que “Oh My God” ou “Living In The Storm”, qui nous présentent un rock que l’on n’a plus l’habitude d’entendre ces dernières années. Il s’agit d’un album truffé d’influences diverses tels que le rock classique, la country ou même le jazz mais la principale reste définitivement le blues, qui transparait dans la plupart des chansons. Sur le premier single déjà paru, “Take Me Down”, qui raconte l’histoire du pacte avec le diable passé par le célèbre chanteur et guitariste Robert Johnson, deux choristes de blues viennent se marier à la voix suave et grave de Taylor Momsen.

L’instrumental reste assez simple mais on apprécie d’autant plus le chant et si certains doutaient de la puissance vocale de la jeune chanteuse, “Prisoner” ou “Already Dead” les convaincront du premier coup.

Comme dans “Going To Hell”, on retrouve beaucoup de références à la religion, qui a bercé la jeunesse de Momsen, notamment dans “Back To The River” ou le jeu de mot “The Devil’s Back”. D’autres thèmes récurrents tels que l’amour, les péchés, la perte de l’innocence, ou encore la dépression, reviennent de manière plus mature.

Bien que la majorité du disque soit étonnamment composée de ballades, il s’agit d’un travail bien réalisé et rythmé, et il mérite de prendre le temps de lui accorder plusieurs écoutes afin de s’y adapter.

Grâce à cette oeuvre, il nous est maintenant impossible de comparer The Pretty Reckless à un groupe déjà existant car il se crée son propre style musical, en revenant aux origines du rock et du blues, tout en y ajoutant sa touche personnelle et sa vision moderne.