Tremonti – Dust

Dix mois après “Cauterize” (2015), Mark Tremonti livre enfin le second chapitre de sa seconde oeuvre solo. “Dust” et “Cauterize” ont été composé et enregistré en même temps, imaginez le travail dans lequel s’est embarqué Mark et ses complices. Suite à un premier chapitre réussi, cette seconde le sera-t-elle également ? Qu’attendre de “Dust” ? Une simple suite sans saveur ? Une réelle continuité initiée précédemment ?

Dix nouveaux titres sont donc au programme mais seront-ils efficaces ? La réponse est oui avec “My Last Mistake” qui reprend le flambeau et déclenche une avalanche de décibels. Ce début d’écoute est donc réussi car nous sommes d’emblée captivés et curieux de découvrir la suite. “The Cage” suit et accélère le rythme, renforçant davantage cette belle tendance initiée. Néanmoins, le refrain ressemble étrangement et vaguement à celui de “Addicted To Pain” d’Alter Bridge, tiré de l’album “Fortress“. Un premier écho qui ne sera malheureusement pas le seul puisque des relents d’Alter Bridge seront notables sur de plus en plus de passage et particulièrement sur les morceaux plus calmes.

A l’image de “Dust” qui rien qu’au premier accord laisse penser à un morceau d’AB. L’approche mélancolique mais à la fois grave est identique, la seule différence est la voix de Mark à la place de Myles Kennedy mais également le duo créatif Tremonti/Kennedy qui dégage une osmose très particulière. L’écoute se fait sans encombre. Les refrains sont plus travaillés et plus abordables de manière générale. Ils sont assez aériens, la voix n’est pas recouverte par un flot d’instruments; comparé au premier album, il est évident que l’approche a été retravaillé à l’image de “Once Dead”. Enfin, pour la petite anecdote, alors que sur “Fortress”, Mark domptait le feu en posant sa voix sur “Calm The Fire”, sur cet opus, il se permet de l’attraper avec “Catching Fire” où les lignes de basse fuzzent à toute vitesse. L’originalité se perd au travers de ces dénominations.

Autant “Cauterize” était accrocheur et différent de “All I Was” (2013), autant “Dust” suit, musicalement la nouvelle orientation prise peine à convaincre. Le challenge était tout de même risqué. Malheureusement il y a tout de même énormément de redondance entre ces deux efforts studio, difficile pour ces nombreux morceaux de réellement se détacher les uns des autres tant la densité est importante au travers de ces vingt titres ! Vingt titres ! Le travail accompli est respectable et conséquent; et très bien produit; mais l’écoute, et en enchaînant les deux opus qui forment une unité, difficile de rester scotché de bout en bout.