Chroniques

Trivium – The Sin And The Sentence

Après plus de quinze ans de carrière, Trivium s’est imposé comme un groupe phare de la scène metal mondiale. Les Floridiens ne proposent jamais le même album, quitte à décevoir une partie de leurs fans comme lors la dernière réalisation, “Silence In The Snow” (2015), où l’absence de chant hurlé a été largement pointé du doigt. Leur nouvelle production “The Sin And The Sentence” est donc attendu au tournant et suscite une réelle attente comme peu de groupes savent le faire. Ce huitième effort studio marque également l’arrivée d’un nouveau batteur en la personne de l’excellent Alex Bent. Trivium allant toujours là où ne l’attend pas, arrivera-il à surprendre une fois de plus ?

Le titre éponyme et “The Heart From Your Hate”, dévoilés avant la sortie officielle, avaient déjà de quoi rassurer les pessimistes. “The Sin And The Sentence” marque le retour du chant hurlé pour Matt Heafy. Oublié ses problèmes vocaux qui l’avait forcé à adoucir le propos sur le dernier album et de nombreux lives, le frontman peut désormais utiliser le growl comme bon lui semble.

Les deux morceaux révélés en avant-première sont de qualités mais ne résument absolument pas la richesse de ce nouvel opus. Trivium varie les genres avec une efficacité redoutable.”Beyond Oblivion” jongle entre un style direct et une partie mélodique qui prend tout son sens dans un refrain taillé pour le live. “Betrayer” ou “The Wretchedness Inside” montrent un Trivium beaucoup plus énervé. Les riffs de guitares acérés joués à toutes vapeurs sur une bonne dose de screams enragés arrachent les oreilles de l’auditeur. “Sever The Hand” reste dans la même veine avec des magnifiques leads de guitares que n’aurait pas renié Metallica.

L’attrait pour la mélodie entrevu lors de “Silence In The Snow” n’est pas rangé au placard et se ressent sur de nombreux titres. “Other Worlds” ou encore “Endless Night” montrent la voix claire de Matt Heafy sous son meilleur jour et confirment que le frontman est aussi à l’aise en chant mélodique que hurlé. Les refrains flirtent avec le registre pop mais le tout avec justesse et sans tomber dans la facilité. Enfin, un coté progressif est à relever sur les deux morceaux concluant le disque : “The Revanchist” et “Thrown Into The Fire”. Les envolées guitaristiques de Matt Heafy et Corey Beaulieu fonctionnent à la perfection et donnent à l’ensemble encore plus de consistance.

Si l’album est une réussite, il le doit en grande partie à la prestation d’Alex Bent. Le nouveau batteur excelle et donne un réel coup de fouet aux compositions. Son énergie sur “Beyond Oblivion” ou son côté groovy sur “The Wretchedness Inside” est d’une qualité remarquable. Et comment ne pas s’extasier devant sa performance durant la piste éponyme où l’Américain cogne sans relâche et avec une aisance déconcertante. Souhaitons que la malédiction des batteurs qui frappe le quatuor depuis ses débuts s’arrête avec ce dernier car son adaptation est une réussite totale.

“The Sin And The Sentence” remet en selle un groupe qui était un peu en perte de vitesse ces derniers années. Des registres variés et des mélodies efficaces sur une production soignée font de ce disque une véritable pépite à écouter de toute urgence. Si certains n’attendaient plus grand chose de la part de la formation, ils vont devoir revoir leurs jugements car Trivium est bel et bien de retour !

Informations

Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 20/10/2017
Site web : www.trivium.org

Notre sélection

  • The Sin And The Sentence
  • The Wretchedness Inside
  • Sever The Hand

Note RUL

4/5

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