Volbeat – Seal The Deal And Let’s Boogie

Un peu plus de six mois après l’annonce du départ du bassiste historique, l’espiègle et très apprécié Anders Kjølholm, Volbeat revient avec un nouvel album intitulé “Seal The Deal & Let’s Boogie”. Alors que le groupe avait déjà dû faire face au départ de son guitariste Thomas Bredahl juste avant la sortie de “Outlaw Gentlemen & Shady Ladies” (2013), le public était impatient de découvrir le son du nouveau line up. 

“The Devil’s Bleeding Crown”, premier single paru en avril, laissait penser que malgré les changements de personnes, les grandes lignes du style Volbeat définies il y a maintenant dix ans seraient présentes dans le nouvel opus. L’écoute des treize titres de l’ensemble confirme ce pressentiment. Les bases de la formation, une fusion de heavy metal bien gras et de rockabilly plus léger et entrainant, que d’aucun ont qualifié de “Elvis metal”, sont en fait omniprésentes sur le disque.

Face à ce constat, deux réactions possibles. Une certaine lassitude et une impression que les Danois patinent un peu et ont du mal à se renouveler. Ou un plaisir face à cette constance dans le temps de leur style unique.

Passée la première impression de “déjà entendu”, l’analyse plus attentive de “Seal The Deal & Let’s Boogie” permet de repérer et d’apprécier les nouveautés qui sont introduites par petites touches. Celles-ci se dévoilent tantôt sur le chant et tantôt sur les instruments. On retrouve par exemple des chœurs féminins d’inspiration gospel sur “Goodbye Forever”. Un air de cornemuse raisonne sur “The Loa’s Crossroad” tandis que c’est un banjo que l’on peut entendre sur “For Evigt”. Cette dernière chanson se démarque aussi par une autre originalité : Michael Poulsen (chant), accompagné de Johan Olsen (chanteur du groupe danois Magtens Korridorer), interprète son refrain dans sa langue maternelle. Cette collaboration avec un musicien extérieur n’est pas la seule du disque. Danko Jones (chanteur et guitariste du groupe canadien qui porte son nom) pose sur “Black Rose” son ton incisif et presque rappé qui contraste agréablement avec le chant de Poulsen.

On notera que “Seal The Deal & Let’s Boogie” ne comporte pas que des créations originales. Volbeat a en effet repris ici “Battleship Chains” de The Georgia Satellites (groupe rock d’Atlanta qui a connu un certain succès dans les années 80) et “Rebound”, chanson créée par Teenage Bottlerocket (groupe américain punk contemporain).

Côté musiciens, compte tenu du départ d’Anders, c’est Rob Caggiano qui a assuré l’enregistrement de la basse sur l’essai. De manière générale, le guitariste qui se plaignait de ne pas pouvoir participer à la création des morceaux de sa formation précédente (Anthrax), a été très impliqué dans le processus créatif de “Seal The Deal & Let’s Boogie”. Au-delà du fait qu’il a coproduit l’effort avec Poulsen, c’est lui par exemple qui a proposé la dernière chanson de l’album, “The Loa’s Crossroad”. Pour les lives, c’est Kaspar Boye Larsen (ayant déjà accompagné Volbeat par le passé) qui officiera au poste de bassiste.

Tout comme la musique, l’artwork du disque n’évolue pas beaucoup par rapport aux albums précédents. Le graphisme de la pochette reste très fidèle au style et à l’univers Volbeat : dessin sur fond noir qui se passe dans une salle de boxe bondée et plutôt mal famée au milieu de laquelle un boxeur (le même moustachu que sur la pochette de “Outlaw Gentlemen And Shady Ladies” ?) est prêt à en découdre sur le ring.

Une édition limitée “Deluxe” de l’opus est proposée. Cette dernière, qui offre quatre titres supplémentaires, ne présente que peu d’intérêt dans la mesure où trois d’entre eux ne sont que des versions différentes de chansons déjà présentes sur la version standard (“The Devil’s Bleeding Crown” en live, “Black Rose” sans Danko Jones et une version anglaise de “For Evigt” ).

Finalement, on peut regretter le peu de créativité et la frilosité de Volbeat face à la prise de risques ainsi que la timidité avec laquelle il essaye de nouvelles choses et enrichit son style. Néanmoins, sa signature sonore fait que “Seal The Deal & Let’s Boogie” est un album avec des morceaux vraiment accrocheurs et très plaisants à écouter.