Décrits comme les chouchous du Royaume-Uni, la carrière de White Lies a décollé il y a quatre ans avec la sortie de leur premier album se plaçant numéro un des charts dans leur pays, “To Lose My Life…”, suivi en 2011 par “Ritua”l ayant atteint la troisième position. Encré dans une époque où il est plus commun de changer de goûts musicaux que de chemises, il est l’heure pour White Lies de justifier un succès notable depuis ces cinq dernières années et faire une nouvelle fois leurs preuves avec “Big TV”, troisième album, dans lequel le trio garde sa recette indie rock/électronique et chant profondément robuste, tout en élégance.
Alors que la mort et la noirceur s’inscrivaient comme les thèmes principaux de l’univers des précédents efforts, les britanniques ont, cette fois-ci, élaboré un disque concept. “Big TV” suit alors, d’après les explications du bassiste Charles Cave, l’histoire d’un couple qui quitte la province pour partir dans une grande ville, abordant ainsi l’idée de constante bataille d’égalité dans un couple. L’opus débute et l’histoire s’installe avec l’éponyme, “Big TV”. Tout commence lentement avec quelques synthés dramatiques et cinématographiques, accompagnés de la voix profonde d’Harry McVeigh, véritable marque de fabrique de White Lies. S’en suit un refrain accrocheur d’où l’on distingue la phrase “she’s living in a room downtown with a bed and a big TV”. Véritable indice concernant le synopsis, la femme en question ne sait pas très bien où elle va, mais elle est prête à vivre l’aventure. S’enchaîne alors l’efficace premier single “There Goes Our Love Again”, suivi par “Space I”, un interlude magique et apaisant d’une cinquantaine de secondes qui trouvera son double sous le nom de “Space II” quelques chansons plus tard, ajoutant un aspect expérimental à l’ensemble. Alors qu’ils pourraient être outrageusement ennuyeux, les morceaux sont si bien produits qu’ils en demeurent accrocheurs, poignants et parfois fascinants. Pour preuve, la sixième piste “Getting Even”, un savant mélange de guitares/sons électroniques et violons, rejoints rapidement par la voix imposante du frontman. Un titre qui se caractérisera comme l’un des hymnes de “Big TV”. Petite pause douceur avec “Change”, une ballade au piano, agrémentée de petites explosions électro tout en retenue. La voix d’Harry rend la chanson émouvante, semblant s’adresser désespérément à un amour dorénavant perdu : “I’m going to miss the way I missed you, but I’m okay if you’re okay. I’ve been lonely when I’m with you, but now I’m lonely all the same.” (“La façon dont tu me manquait va me manquer, mais je vais bien si tu vas bien. J’étais seul quand j’étais avec toi, mais maintenant je suis seul de la même façon.”). Ce troisième essai est jusque-là un très bon album qui présente White Lies à son meilleur niveau, avec des chansons excellentes telles que “Tricky To Love” et un peu moins satisfaisantes comme l’avant-dernier titre “Heaven Wait” au tempo quelque peu lassant, mais demeurant dans l’ensemble un disque efficace et crédible. L’heure de la dernière chanson sonne et “Goldmine” résonne : les fûts qui s’agitent, les cordes de guitare qui vibrent et une bonne palette vocale exploitée par mister McVeigh pour conclure dignement cette nouvelle réalisation du trio britannique.
Comportant des sonorités rappelant Editors, The Killers ou encore Interpol, “Big TV” est un opus en majorité rempli de bonnes chansons, et la capacité de White Lies à constamment mettre en scène des sujets sombres et des paroles souvent tristes dans un agréable format pop est admirable. A coups de mélodies massives et d’un charme vocal reconnaissable parmi tant d’autres, ce nouvel album capture parfaitement un certain nombre d’émotions tout au long de l’écoute. La puissance brute et noire de leurs deux derniers opus est toujours présente, mais cette fois-ci d’une façon plus mélodique. Pas de risques pris donc, mais un album demeurant incroyablement efficace. Du pur White Lies.
Informations
Label : Universal Music / Barclay
Date de sortie : 12/08/2013
Site web : whitelies.com
Notre sélection
- Big TV
- Getting Even
- Tricky To Love
Note RUL
4/5