6:33 – Orphans Of Good Manners

ATTENTION OREILLES SENSIBLES S’ABSTENIR !!! L’album qui fait en ce moment même l’objet de cette chronique n’est pas à la portée de toutes les sensibilités musicales et quand bien même ce serait votre cas, préparez-vous à être surpris. Ce combo parisien est un mélange détonnant de tout ce qui peut se faire de plus expérimental : Carnival In Coal, Bawdy Circus, The Melvins voire même Mr Bungle, et ce, pour le meilleur et pour le pire…

Lorsqu’on écoute pour la première fois ce “Orphan Of Good Manners”, le premier mot qui nous vient en tête c’est “what the fuck ?!” mais quand on arrive au bout de cette dite galette, on se dit qu’en fait, c’est certainement le but que se sont fixés les 6:33 lorsqu’ils l’ont composés, au moment du mixage (qui est assez primaire mais néanmoins satisfaisant) mais aussi au moment de la finalisation. Par exemple, sur le titre “Black Becky”, qui est une sorte d’électro-death-metal-cabaret part dans tous les sens qu’on ne se sait plus sur quel pied danser, idem pour “The Fall Of Pop”, qui allie sonorités drum’n’bass et grunt de grand méchant loup ou encore le un peu trop Mr Bunglisant “Drunk In Krakow” qui a au moins le mérite de nous rappeler la meilleure période d’Incubus. En ce qui concerne “Karmacoma”, NON ce n’est pas une reprise barrée des Massive Attack, mais un fourre-tout assez indigeste. Quant à la piste éponyme qui ferme l’album, disons juste que ça aurait mérité une fin un peu plus spectaculaire que ça. Pour moi, seuls ces deux derniers titres sont pour ainsi dire mauvais parce qu’il y a quand même du bon dans ce disque. Le bon, ce sont ces deux pièces maîtresses que sont “Little Silly Thing” : divisées en deux parties. Ces chansons sont un bel hommage à la musique de Devin Townsend (Strapping Young Lad, DTProject…), à la fois mélodique, puissante, un peu complexe mais aussi très bordélique. Et encore, c’est juste pour ne pas abuser des superlatifs dans cet article. Des morceaux de ce genre resteront davantage dans la mémoire des fans de musique, sinon il y a aussi l’intro “Lift Off” et sa suite directe “Beretta” qui sont assez sympa à l’écoute – et même plus accessible au commun des mortels – mais aussi très rentre dedans. Comme quoi faire simple et efficace, ça peut être pas mal non plus, c’est même mieux surtout quand on est musicien !

On sent également que 6:33 est un groupe de petits plaisantins qui veulent jouer les malins farceurs de fête foraine dans le paysage métallique français avec ce premier opus. Ce qui est aussi un plus, car c’est aussi quelque chose qu’on peut sentir dans la manière de chanter de Kid Zombi (fichtrement similaire à leur idole Arno Strobl des feu Carnival In Coal) et tout ce qu’on peut leur dire, enfin je crois, c’est continuez sur cette voie les mecs, vous n’êtes pas loin !