ChroniquesSlideshow

AC/DC – POWER UP

Le cultissime groupe australien vient briser la morosité ambiante avec un nouvel album chargé à bloc. Les quatre vétérans, toujours accompagnés du neveu du défunt Malcolm Young, Stevie Young, sortent de leur retraite avec “POWER UP”. Mais à quoi ressemble un disque d’AC/DC en 2020 ?

Des recettes toujours aussi efficaces

“Shot In The Dark”, premier single issu de l’album a permis de rappeler qu’AC/DC sait construire des morceaux percutants et efficaces. Une intro un peu bluesy avec des accents de “Powerage”, la voix de Brian Johnson est portée par un riff entraînant, un refrain entêtant, le tout soutenu par une rythmique implacable. Tous les ingrédients sont là pour donner envie de taper du pied et hocher de la tête. Pas question d’expérimenter ou de se réinventer, le sujet est maîtrisé.

Annoncé comme une sorte d’hommage à Malcolm Young, le guitariste Angus Young s’est plongé dans les archives de la formation pour sélectionner des riffs et idées. Ce n’est peut-être pas dans les vieux titres que se trouvent les meilleurs morceaux, mais il y avait tout de même du potentiel à exploiter. Des compositions comme “Wild Reputation” ou “Realize” amènent une sensation de réconfort immédiate. L’auditeur est en terrain connu avec des riffs accrocheurs et des chœurs chaleureux. Les recettes sont appliquées et cela fonctionne.

Un style inimitable

“Kick You When You’re Down” démarre et une irrésistible envie de bouger s’empare de l’auditeur. Les guitares sont incisives, la batterie frappe juste et une voix poignante fait groover le tout. Des solos sans esbroufe complètent un morceau sans prétention, mais effectif. Les formules prennent parfois un peu l’eau comme avec le fade “No Man’s Land” ou “Rejection”. L’ensemble des titres reste réjouissant à l’écoute.

Avec “Demon Fire”, le rythme s’accélère et le blues prend le dessus. Le jeu des voix apporte une touche de sensualité. Un minimalisme instrumental qui sert son propos et rappelle l’époque “Back In Black” (1980). Pour la vraie bonne surprise du disque il faut attendre le tout dernier morceau. “Code Red” s’ouvre sur un riff à la “Back In Black” pour ensuite se construire autour d’une montée de gamme terriblement efficace. Une forme de nonchalance émane du refrain qui contrebalance bien l’énergie des couplets.

Un parcours du combattant

Le glas n’a pas encore sonné pour AC/DC, qui fait rugir ses guitares pour le plaisir des fans. Pourtant, qui aurait parié sur un retour du groupe ? Les dernières années se sont montrées rudes pour les différents membres. La démence puis le décès du membre fondateur Malcolm Young, l’arrestation et détention à domicile du batteur Phil Rudd, les problèmes de surdité du chanteur Brian Johnson. Une situation de plus en plus compliquée, qui a précipité le bassiste Cliff Williams vers une retraite anticipée.

Rien n’arrête la machine AC/DC. Après une tournée mouvementée avec Axl Rose, les rumeurs d’un nouvel album et d’une tournée avec Brian Johnson commencent à bruisser. Celui qui était incapable d’entendre les instruments sur scène, devant s’en remettre à sa mémoire musculaire pour chanter, reprend néanmoins le micro. Affublé d’un appareillage auditif prodigieux, Brian Johnson envoie du lourd sur “POWER UP” et c’est jouissif. Un retour presque miraculeux pour les Australiens, qui confère à cet ensemble une résonance toute particulière.

“POWER UP” synthétise toute la maîtrise d’AC/DC pour continuer à composer des morceaux efficaces avec des recettes éprouvées. Un album qui ne se démarque pas pour sa créativité, mais qui reste très plaisant à l’écoute.

Informations

Label : Sony Music / Columbia
Date de sortie : 13/11/2020
Site web : acdc.com

Notre sélection

  • Code Red
  • Shot In The Dark
  • Demon Fire

Note RUL

 4/5

1 Commentaire

  1. Rejection est loin d’être fade ! Très bon morceau, meilleur que celui d’ouverture de l’album à mon sens.

Comments are closed.

Marion Dupont
Engagée dans la lutte contre le changement climatique le jour, passionnée de Rock et de Metal le soir !