Chroniques

Alex Hepburn – Together Alone

En ce moment, l’écossaise Alex Hepburn crée le buzz autour de son single, “Under”. Cette voix rocailleuse apparaissait il y a deux ans sur la bande originale du film “Titeuf” de Zep où elle interprétait un titre. Deux années plus tard, voici son premier album, “Together Alone”. Une réussite. Le disque possède une identité, du relief, évoluant dans un univers torturé et mélancolique. Pour une fois, l’artiste à voix mainstream est également musicienne, elle écrit, elle compose, ses influences viennent de la fin des années 60/début 70 : elle se dit hantée par Etta James, Billie Holiday et Jimi Hendrix à qui elle dédie une chanson sur l’opus. La jeune fille a un potentiel énorme et sa voix fait des merveilles dans tous les registres.

“Miss Misery” démarre dans une musicalité folk extrêmement détendue, dans une ambiance proche de Sheryl Crow et Alanis Morissette. Un sorte d’échauffement avant le fulgurant “Bad Girl”, véritable hommage à Etta James par son refrain soul 60’s au possible, un véritable retour aux plus belles heures de Chess Records, au féminin. “Broken Record” amènera calme et mélancolie, sur un arrangement minimaliste piano/voix et la classe de Billie Holiday. En suite logique, Alex Hepburn lance “Pain Is”, accompagné d’une guitare sèche, et la voix criarde, mais juste, d’une Janis Joplin aux bords des larmes. “Get Heavy” prend le pas des Runaways, explosant sur un rock n’roll punchy, aux riffs heavy. Bémol tout de même, l’ensemble reste trop lisse du simple fait que la voix va principalement couvrir la ligne de basse, ce qui aurait permis au titre d’être plus percutant, plus rock. “Love To Love You” démarre sur un riff de guitare provenant de Jimi Hendrix et des influences blues rock, assez calme, à l’instar de Joe Cocker période The Grease band, le style convient parfaitement au grain rauque de la demoiselle. “Reckless” ira sur les plates-bandes d’Avril Lavigne, avec une ballade langoureuse aux influences rock. Toujours dans la ballade rock, “Angelina”, avec une basse empruntée à Adam Clayton, Alex pêchera par ces envolées qui ne sont pas assez explosives. Le morceau le plus accrocheur, “Two Point Four”, s’entoure d’un arpège ravageur à la six cordes où s’entremêle avec magie la voix de la belle. Utilisant plutôt le chanter-parler sur cette piste, Alex étonne par son harmonie vocale, au naturel. Le disque se termine avec le tube déjà entendu sur toutes les radios, le mainstream “Under”. Hyper production aux basses survoltées et au piano parcimonieux, la chanteuse s’y ballade avec facilité, attire et creuse son sillon.

C’est un premier album à la production impeccable. Alex Hepburn s’amuse et place sa voix dans tous les registres qui la passionne. Mais hélas, la voix ne fait pas tout même si, comme dans ce cas, elle est magnifique. Les influences sont trop présentes, les ressemblances trop évidentes et le tout est servi dans un écrin un peu trop pimpant qui pourra en déranger certains. Dans la parfaite opposition : Alison Mosshart et PJ Harvey, pour ne citer qu’eux. Il est clair, au vu du déferlement médiatique, qu’Alex Hepburn s’assure un succès plus qu’évident, de par sa puissance vocale. Mais, le manque d’audace, de style propre autant dans la musique que dans la production, la fera-t-elle rentrer dans le panthéon du rock ? Ça, c’est une autre histoire.

Informations

Label : Warner Music
Date de sortie : 15/04/2013
Site web : alex-hepburn.com

Notre sélection

  • Bad Girl
  • Two Point Four
  • Love To Love You

Note RUL

3.5/5

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