Alice Cooper – Paranormal

Est-il encore nécessaire de présenter Alice Cooper ? Après plus de quarante ans au service du hard rock, le roi légendaire et incontesté du shock rock n’a jamais failli en proposant toujours disques et concerts de hautes volées. Six ans après “Welcome 2 My Nightmare”, Alice revient avec sa bande présenter son nouvel opus intitulé “Paranormal”.

L’excentrique Américain sait s’entourer et hormis ses habituels musiciens (Tommy Henriksen, Nita Strauss et Ryan Roxie à la guitare et Chuck Garric à la basse), des grands noms de la musique ont été conviés à participer. Billy Gibbons (ZZ Top), Roger Glover (Deep Purple) ou encore Larry Mullen Jr (U2) a qui a été confié la tâche d’interpréter toutes les chansons derrière les fûts. Alice Cooper a vu les choses en grand pour ce nouvel effort, cela suffira t-il à en faire un disque de qualité ?

L’ensemble s’ouvre sur la piste éponyme avec une voix douce aux teintes pop avant que les solos de guitares ne débarquent pour rappeler qu’il s’agit bel et un bien d’un disque hard rock. “Dead Flies” avec son rythme entraînant, et “Fireball” qui lui emboîte le pas, renvoient l’auditeur dans une atmosphère très old school où le groove est omniprésent. La basse très heavy sur “Paranoiac Personality” ou encore la rythmique effrénée de “Dynamite Road” confirme nos premières impressions. Alice Cooper a clairement puisé dans ses albums des années 70 et les fans de cette période discographique en seront ravis.

L’opus ne faiblit pas et poursuit son chemin avec un “Private Public Breakdown” doté d’un son heavy très efficace. Les musiciens n’hésitent pas à taper fort et vite comme sur “Rats” où l’inarrêtable batterie devient le terrain de jeu idéal pour les guitares aiguisées de Nita Strauss, Tommy Henriksen et Ryan Roxie. Alice Cooper n’en oublie pas son indémodable coté théâtral avec “Holy Water” où les cuivres, les percussions et le débit de voix apportent un aspect burlesque du plus bel effet. “The Sound Of A” conclut l’essai de la plus belle des manières avec une touche psychédélique voisine de Pink Floyd. Les solos profonds et les mélodies planantes accompagnés par la voix très juste de Alice créent une atmosphère propice à l’évasion.

La brochette d’invités sur “Paranormal” a sublimé cet album. La batterie de Larry Mullen Jr ne faiblit à aucun moment durant les morceaux et sait apporter du groove quand il le faut (“Dead Flies”, “Private Public Breakdown”) et aussi de la rage et de l’énergie (“Dynamite Road”, “Rats”). Mais le rôle le plus remarquable est sans conteste celui de Billy Gibbons. Sur “Fallen In Love”, le légendaire barbu de ZZ Top utilise tout son touché blues rock avec un son et une technique immédiatement identifiable. Alice s’en donne à cœur joie et accompagne idéalement le guitariste texan pendant toute la chanson.

“Paranormal” est un disque simple mais tellement efficace qu’il en est remarquable. En utilisant toutes les recettes du hard rock qu’il connaît sur le bout des doigts, Alice Cooper propose un album à l’écoute enthousiaste où l’ennui n’est pas convié. Le roi du shock rock démontre une fois de plus que sa longévité n’est que le fruit d’un talent indéniable.