Alice Cooper est devenu une institution ces dernières décennies. Avec son show extravagant, ses projets solo et parallèles, ou encore sa flopée de musiciens, Alice est partout. Celui qui était revenu sur les traces de ses origines avec Detroit Stories (2021) revient avec un album issu d’une collaboration avec ses musiciens de tournée. Une belle complicité sur scène qui saura sans doute se retrouver sur disque.
Alice Cooper est intemporel
Fidèle à ses aspirations théâtrales, Alice Cooper ouvre ce nouvel album avec un titre tout simplement intitulé “I’m Alice”. Un titre très old school, bien relevé, bien joué dans lequel l’artiste se présente ainsi : “I’m Alice, I’m the master of madness, the sultan of surprise.” Des surprises, il n’y en a pas tant dans ce disque bien maîtrisé et classique de bout en bout. Tom Morello met sa machine à riffs au service du morceau “White Line Frankenstein” et cela fonctionne. Le riff signature de Morello apporte un pep’s qui sublime une composition qui sonne immédiatement comme un tube d’Alice Cooper. À la première écoute du refrain, il devient impossible de ne pas avoir envie de chanter le second. Les autres musiciens viennent broder pour densifier la partition musicale du morceau. Une belle réussite.
Un titre comme “Road Rats Forever” aurait sûrement pu apparaître dans une grande partie de la discographie d’Alice Cooper. Le morceau s’inscrit dans la continuité de l’univers musical de l’artiste et reflète l’intemporalité de ce groupe culte. “Dead Don’t Dance” offre une bonne dose de groove bien jouissif. Les paroles teintées d’humour gentiment horrifiques se marient bien avec les riffs enlevés. Les amateurs de morceaux plus lourds trouveront sûrement leur bonheur avec “The Big Goodbye”. Les riffs plus lourds renouent avec les racines de l’artiste et les solos de guitare ne laisseraient pas un Slash indifférent.
De la scène au studio
Depuis quelques années, les concerts d’Alice Cooper montrent un collectif soudé et animé par la passion de jouer ensemble. Cette complicité et cette magie du live semblent être à l’origine de ce nouveau projet. Le talent de chaque musicien est mis en avant dans la plupart des morceaux. Chacun a de la place pour s’exprimer, à l’image des solos de guitare sur “All Over The World” ou le solo de batterie qui conclut la reprise de The Who “Magic Bus”. C’est une grande force de Vincent Furnier que de savoir bien s’entourer tout en laissant une liberté créative aux personnes choisies. Si la star du spectacle est Alice Cooper, Alice n’est pas un artiste solo.
Alice Cooper aime l’excentricité et tente souvent d’incorporer des éléments burlesques dans ses chansons. Ici, “Big Boots” a du mal à prendre à cause d’un excès de loufoquerie. Trop répétitif, trop attendu et peu subtil. Le rythme se perd un peu trop sur “Go Away”, le titre rate un peu le coche. La power ballad “Baby Please Don’t Go” démontre que ce n’est pas le meilleur registre pour le groupe. La voix de Vincent Furnier est pourtant agréable à entendre avec cette douceur inhabituelle. Si “100 More Miles” est trop mielleux pour réellement convaincre, l’album, dans son ensemble, est une belle surprise. Efficace et rythmé, il est le témoignage d’un travail collaboratif abouti.
Alice Cooper fait ce qu’il sait le mieux faire : du bon Alice Cooper !
Informations
Label : Verycords / earMUSIC
Date de sortie : 25/08/2023
Site web : alicecooper.com
Notre sélection
- White Line Frankenstein
- The Big Goodbye
- I’m Alice
Note RUL
4/5