Aliocha – Eleven Songs

“Eleven Songs”. Quoi de plus simple comme nom, pour un travail si épuré et personnel que celui d’Aliocha sur ce premier album. Evoluant dans un style folk, le jeune homme, déjà signé depuis ses dix-sept ans, offre un premier album prometteur, après avoir sorti son EP l’an dernier.

Adepte du genre ou non, il faut tout de même reconnaître que le frère de Niels Schneider possède des talents de songwriter remarquables. Si la première piste, “The Start”, fait croire qu’Aliocha va conter la même histoire d’amour pendant près de trente minutes, c’est finalement une diversité assez étonnante qui se dégage de l’effort.

Une diversité qu’on retrouve aussi forcément dans les mélodies. “As Good As You” et “Sorry Eyes”, déjà présentée, en sont l’exemple même. Si l’album était dans un premier temps mélancolique, ce qui suit est plus rythmé et nerveux.

Et pour ce disque, Aliocha a su s’entourer de ceux qui font, justement, dans la pluralité. En effet, c’est avec Samy Osta qu’Aliocha a décidé de co-produire son album, qui a travaillé, entre autres, pour La Femme ou bien encore Feu! Chatterton, deux fers de lance de la scène alternative/new wave française.  

Les pistes sont entêtantes, marquées par une plume romantique, dans lesquelles on sent l’influence des artistes avec lesquels Aliocha a grandi, comme Bob Dylan. Et si la musique folk n’est pas votre style de prédilection, ce premier album est une invitation : avec des constructions très rythmées comme sur “Sorry Eyes”, l’entrée en matière se fait de manière douce et incite à se pencher sur d’autres artistes de la trempe d’Aliocha.

“Jamie” aurait pu être un peu ennuyante mais le pré-refrain surprend et donne un nouvel élan à la piste. Si les premiers moments de l’opus font craindre une réalisation plate et sans relief, “Eleven Songs” est finalement une bonne surprise. Mais il faut attendre le huitième morceau pour avoir le coup de cœur de cet ensemble avec “Crystal Plane”. Le jeune homme troque alors sa guitare folk contre une électrique dont le grain donne une petite touche rock qui vient se mêler à un refrain plus posé.

La structure de l’ensemble pourrait être le point négatif de ce “Eleven Songs” : chaque piste possède sa propre identité, et l’enchaînement ne montre pas de progression. Mais ceci reste une remarque de second plan, tant les compositions restent de qualité.

“Something is starting today” sont les premiers mots qui ouvrent “Eleven Songs”. Et à l’écoute de ce premier album, il semble évident que la carrière d’Aliocha commence dès aujourd’hui.