All Time Low – Tell Me I’m Alive

Cela commençait à faire un petit moment que l’on n’entendait plus parler d’All Time Low. Exceptés un duo avec Pale Waves sur “PMA” et une reprise de “Blinding Lights”, les Américains se sont fait discrets après leur album Wake Up, Sunshine, sorti en pleine pandémie mondiale, en 2020. Le single “Sleepwalking”, fin 2022, laissait présager un retour imminent. Nouvelle confirmée en janvier dernier avec le titre “Tell Me I’m Alive” et la sortie du nouvel album éponyme, le 17 mars. Alors, que vaut le retour de la bande d’Alex Gaskarth après trois ans d’absence ?

On le sait, All Time Low est capable du meilleur comme du pire, comme l’attestent les génialissimes So Wrong, It’s Right (2007), Nothing Personal (2009) et les dispensables Future Hearts (2015) et Last Young Renegade (2017).

Mais on doit avouer qu’avec “Sleepwalking”, “Tell Me I’m Alive” et plus récemment “Modern Love”, on avait plutôt bon espoir que le quatuor ait définitivement renoué avec ce que l’on préfère chez eux : un bon son pop punk solaire et romantique comme on les aime.

Le retour post-confinement

C’est “Tell Me I’m Alive” qui fait office d’ouverture. Même si les quelques notes d’intro au piano, peu commun chez ATL, peuvent surprendre au premier abord, tout comme son tempo et sa dynamique, on se laisse rapidement entraîner par sa mélodie catchy. On continue sur une bonne lancée avec le dernier single en date, “Modern Love”, qui évoque les relations amoureuses de nos jours, avec leurs hauts et leurs bas. A l’écoute de cette chanson, un constat évident : niveau textes, All Time Low n’a pas changé et chante toujours des paroles pas trop compliquées mais qui restent en tête. On prend toujours le même plaisir à écouter l’énergique “Sleepwalking”, qui est une réflexion sur le temps passé loin de ce qui nous fait sentir vivant. Avec son rythme, son refrain entêtant et ses petites sonorités électro, il s’agit probablement du meilleur titre de ce disque.

Alex Gaskarth a révélé que ce neuvième album, écrit post-confinement, abordait beaucoup de thèmes comme la solitude, l’isolement et les façons positives et négatives de faire face. La chanson “Are You There?” est d’ailleurs le meilleur exemple avec des paroles poignantes qui expriment la lutte universelle d’un grand nombre de personnes pour sortir de leur enfermement et tenter de réapprendre à être eux-mêmes. Ce genre de sujet est d’ailleurs présent sur la majorité de l’ensemble.

Un album plus pop que punk

Mais au fur et à mesure de l’écoute, on remarque tout de même que Tell Me I’m Alive sonne moins punk que ce que l’on espérait. Les guitares un peu nerveuses ont été remplacées par des synthés et du piano (Alex avait d’ailleurs avoué, lors du concert à La Cigale en février dernier, avoir appris le piano spécialement pour cette nouvelle tournée). Les influences de Green Day ou de blink-182, qui ont toujours été très présentes dans la musique du groupe, se font moins ressentir dans ce disque, définitivement plus pop que Wake Up, Sunshine et finalement, plus pop rock que pop punk.

On retrouve quand même ces racines pop punk dans certains morceaux, notamment “English Blood // American Heartache” et “Kill Ur Vibe”, qui nous offrent ainsi de vrais moments de nostalgie. Même si, au final, ces chansons sont moins énergiques que ce qu’on attendait en entendant les premières notes, elles montrent que les quatre acolytes n’ont pas totalement délaissé les guitares pour une pop douce et mielleuse.

En revanche, petit point négatif avec des morceaux comme “New Religion”, qui ressemble plus à du Maroon 5 qu’à du All Time Low ou “The Sound Of Letting Go”, que l’on écoute une fois avant de les oublier aussitôt. Un peu d’originalité aurait été la bienvenue sur ces chansons décidément beaucoup trop lisses. En définitive, il est clair que Tell Me I’m Alive se rapproche plus de Last Young Renegade que de Nothing Personal. Et même si l’album de 2017 avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque, aujourd’hui les fans l’ont finalement bien accepté, comme le démontre “Dirty Laundry”, chanson essentielle dans la setlist des concerts de la formation et qui fait désormais l’unanimité. En effet, Last Young Renegade avait marqué un tel tournant dans le son de la formation que maintenant, on n’est presque pas étonné d’entendre des nouveaux sons similaires de la part des quatre rockers de Baltimore.

“The Other Side” et “Lost Along The Way” viennent clôturer l’ensemble de manière rafraîchissante et positive tout en montrant les prouesses vocales du chanteur Alex Gaskarth.

Tell Me I’m Alive n’a donc pas grand-chose à voir avec le ATL des débuts. Il se veut plus pop et plus grand public et devrait ainsi séduire un plus large public. Mais le disque reste toujours empreint de cette énergie et de cette fraîcheur si propres au quatuor grâce à des mélodies entraînantes et des refrains accrocheurs.

Cette année, All Time Low fête ses vingt d’existence et avec la sortie de ce nouvel album, c’est peu dire si la pression est grande pour la bande ! Il s’agit d’une des seules formations de pop punk des années 2000 qui ait survécu et justement, c’est peut-être parce que ses quatre membres essaient toujours d’apporter quelque chose de nouveau dans chaque disque studio, tout en conservant son identité, qu’elle perdure et fédère toujours autant. Et puis on les aime tellement depuis toutes ces années qu’on écoute quand même cet album avec plaisir, et même plusieurs fois !