De nos jours, les critiques à l’encontre de la musique française vont bon train. On entend souvent et partout “le rock français est mort”, “les groupes de maintenant ce n’est plus ce que c’était” ou encore “chez nous, tout est nul”. Celles et ceux qui sortent de telles inepties ne savent simplement pas ouvrir ni leurs yeux, ni leurs écoutilles.
Preuve en est, les petits frenchies de Among Tides nous ont offert leur premier EP “What doesn’t reach the surface”. Et clairement, la scène française a encore de (très) beaux jours devant elle.
Tout d’abord, les présentations
Ce trio venu du Mans nous balance en pleine tête son screamo/post hardcore/post whatever et c’est une tartine de kiffe.
Isaac (basse/chant) vient s’insérer aux côtés de Clément (guitare/chant) et de Benjamin (batterie/choeurs).
“What doesn’t reach the surface” a été fait en DIY presque complet. Les parties de basse/batterie ont été enregistrées au Silo, le studio de répet’ local. Les guitares et le chant ont, quant à elles, été enregistrées après le confinement, chez Clément. Les deux parties dont les garçons ne sont pas occupés sont le mastering laissé à Tonmeisterei (The Tidal Sleep) et l’artwork de l’EP, réalisé par la talentueuse Anne Pelosi.
Un résultat aux petits oignons
Et tout ce travail DIY a payé. “What doesn’t reach the surface” est un excellent premier effort. Cinq titres, pour une durée d’environ vingt-six minutes. Court mais intense.
Il s’ouvre sur “Dead leaves returns to trees” qui met l’eau à la bouche et est non sans rappeler les monstrueux Russian Circles. Un morceau quasi instrumental, d’une puissance affolante lorsque les trois instruments explosent en chœurs. Le chant n’arrive qu’à la fin. Un scream lointain, fort qui magnifie cette ouverture d’EP.
Among Tides a également de très belles influences. Les diverses lignes instrumentales très post rock, sublimes et d’une douceur sans nom, arrachent le cœur sur “Sunken mementos”. Celles-ci sont clairement dans la veine de Pianos Become The Teeth.
Les screams de Clément et Isaac sont saturés, urgents et viennent du fond de leurs entrailles. Ils rappellent évidemment ceux de Jacob Bannon de Converge, surtout sur “King of a driftwood castle”.
Benjamin nous montre toute l’étendue de son talent de batteur, surtout sur “Firestarter” où sa frappe est impressionnante de force et de technicité.
Avec “Fata Morgana” on pourrait presque ré-entendre les premiers albums des français de Fall Of Messiah. Un screamo échauffé, une basse groovy, une puissance hargneuse.
Un album aux thèmes lourds de sens
Les trois compères ont tous travaillés dans le milieu social et cela se ressent au niveau des textes. L’EP traite de sujets tristement d’actualité et de choses vécues par les membres du groupe. De manière métaphoriques ou non, ils nous parlent de l’impuissance face à la maladie, de la culpabilité, du fait que certains ont tout intérêt à ce que les masses ne se soulèvent pas. Dans la lignée de Birds In Row donc. (Un peu) politisé, DIY, merch à prix libre (CD et vinyles à venir).
“What doesn’t reach the surface” est un EP touchant, féroce, parfaitement maîtrisé et d’une justesse impeccable. Il est clair que celui-ci annonce un avenir prometteur à ce trio qui gagne à être plus connu et qui n’a rien a envier aux plus grands du genre.
Informations
Label :
Date de sortie : 27/09/2020
Site web : weareamongtides.bandcamp.com
Notre sélection
- King of a driftwood castle
- Fata Morgana
- Firestarter
Note RUL
4/5