Anneke Van Giersbergen – Everything Is Changing

Sorti le 20 janvier dernier, “Everything Is Changing” doit être considéré comme le premier album solo d’Anneke Van Giersbergen, connue notamment pour avoir été la voix de The Gathering pendant une dizaine d’années. Après avoir été de 2007 à 2011 la figure de proue du groupe Agua de Annique (trois albums), formé autour d’elle, la charmante néerlandaise a finalement décidé de voler officiellement de ses propres ailes.

Tout d’abord, si, sur le plan stylistique, un grand virage dans la carrière de la belle n’était pas à l’ordre du jour, on peut tout de même constater que l’orientation de ce “Everything Is Changing” n’est pas nécessairement le prolongement de “In Your Room”, le dernier opus d’Agua de Annique. Plus rock, ponctué de sons électroniques, le disque prend ses distances avec l’aspect semi-acoustique auquel les fans ont pu s’habituer. Sans être véritablement sombre, l’ambiance autour de la voix souriante d’Anneke est sensiblement moins éthérée. Entendons-nous bien, cela n’empêche pas les thèmes proposés d’être très personnels et toujours amenés avec plein de vie. “Feel Alive”, qui ouvre fort bien l’effort, ou “Take Me Home” sont de superbes exemples de cette énergie, de cet optimisme et de cette chaleur dans l’interprétation et l’écriture. “Everything Is [peut-être] Changing”, mais Anneke reste Anneke, et délivre des lignes de chant d’une limpidité absolue, partageant ainsi ses émotions avec une grande aisance. Qu’elle nous parle de son fils sur “My Boy” ou regrette un ami sur le superbe “Circles”, qui, avec son accompagnement au piano, se veut le morceau triste de l’album. On notera par ailleurs que le disque, s’il s’accommodera sans trop de mal de l’étiquette pop rock, pioche dans un spectre un peu plus large d’influences, et nous gratifie par exemple de légers flirts avec le metal sur “Stay” et “Too Late”, tandis que le feeling est clairement plus rock sur “You Want To Be Free” et “Slow Me Down”. Côté tracklisting, ce serait le sans faute si “Hope, Pray, Dance, Play” ne se révélait pas aussi prévisible et un peu trop formaté “metal à chanteuse”. Mais cela ne prive pas l’ensemble d’une certaine fraîcheur, et c’est bien l’essentiel sur un album à la structure simple et directe.

Sans être un indispensable, ce premier album ouvertement estampillé Anneke Van Giersbergen a de quoi satisfaire, ne serait-ce que grâce à la voix exceptionnelle qui lui donne vie. A écouter en toutes circonstances, avec un risque certain de se voir transmettre le sourire de la belle.