Apocalyptica – Apocalyptica Plays Metallica, Vol. 2

Apocalyptica livre une suite à son Plays Metallica By Four Cellos sorti en 1996. Les Finlandais revisitent une partie du répertoire moins exploré du géant du thrash metal. Si la nouveauté n’est plus au rendez-vous, le choix des titres et la maîtrise instrumentale du groupe créent une certaine attente. Arriveront-ils à séduire avec des interprétations audacieuses ?

Des titres qui trouvent une nouvelle profondeur

Les réinterprétations des morceaux sur Apocalyptica Plays Metallica, Vol. 2 illustrent la capacité du trio à traduire des hymnes metal en pièces symphoniques sans perdre l’intensité originale des compositions. Par exemple, “Ride The Lightning” accentue les éléments dramatiques du morceau avec des crescendos de violoncelle pour imiter les montées en puissance électriques de la guitare électrique originale. Le morceau conserve une partie de l’énergie originale. Chose non aisée tant “Ride The Lightning” se caractérise par son esprit punk et sauvage.

La perle du disque est certainement la reprise de “Blackened” avec Dave Lombardo en renfort. Les premières notes de l’introduction renforcent le côté mystique avant de partir dans un déferlement de brutalité. Le son lourd de batterie fonctionne parfaitement. Les lignes de chant reprises par des cordes un peu stridentes gardent l’ambiance un peu dérangeante du titre. Une belle réussite. Autre point fort, la reprise de “To Live Is To Die”. La légèreté des instruments apporte une nouvelle lumière. Difficile de ne pas avoir des frissons dans la deuxième partie de la composition, lorsqu’elle vire dans une dimension plus tragique.

Le fruit de collaborations

Apocalyptica a su s’entourer pour cette suite. Réalisé sous la houlette de Joe Barresi, connu pour son travail avec Queens Of The Stone Age ou Tool, cet ensemble bénéficie d’une production impeccable. De plus, Apocalyptica s’offre le luxe d’avoir deux membres de Metallica sur cet album. Robert Trujillo vient prêter main-forte sur “The Four Horsemen”. Un engagement qui montre le respect de Metallica pour le travail des Finlandais et leur envie de continuer de se prêter au jeu des revisites de titres. La voix parlée de James Hetfield sur “One” change complètement le ton du titre. Il s’en dégage un esprit de narration, une immersion dans un récit de guerre.

Ce deuxième volume montre un usage plus libéré du violoncelle, plus de jeux avec les effets pour appuyer la recherche d’émotions intenses. Apocalyptica prend plus de risques dans le choix des reprises, à l’instar du mal-aimé “St. Anger”. Si certains morceaux suscitent l’admiration, d’autres laissent l’auditeur un peu plus en peine. Le sublime “The Call Of Ktulu”, écrit en hommage à Cliff Burton, peine à convaincre. La version n’apporte pas grand-chose à l’original. “The Unforgiven II” passe complètement à côté du coche avec une interprétation fade et trop aérienne.

L’album est une célébration de la musique et de l’émotion, solidement ancrée dans le respect de l’héritage de Metallica.