Apocalyptica – Shadowmaker

Apocalyptica est revenu le 17 avril dernier avec son huitième album studio intitulé “Shadowmaker” sous la houlette du producteur Nick Raskulinecz (Foo Fighters, Mastodon).

Sur cet opus, les Finlandais, qui ont l’habitude depuis trois disques de faire intervenir des invités vocaux, ont désormais recruté Franky Perez en tant que chanteur officiel. Bien qu’il n’apporte rien qui n’ait déjà été fait auparavant par le groupe dans le sens où ces derniers n’ont pas attendu après lui pour intégrer du chant, et que leur absence de chanteur permettait de varier les plaisirs d’une certaine façon, sa voix profonde ajoute de la consistance aux musiques. Ces dernières supportent un instrumental peut-être plus cousu, plus dense, et peut-être un peu plus sombre, qui pouvait parfois manquer sur quelques travaux précédents de la formation, notamment sur “Worlds Collide” (2007) et “7th Symphony” (2010). D’une certaine façon, le combo a su saisir ce qu’il y avait d’instrumental dans une voix, afin d’établir un dialogue parfait entre les deux, et l’utiliser de façon complémentaire aux instruments. Mais la voix ne fait pas tout chez Apocalyptica. La bande fait la différence par rapport aux autres groupes grâce à son utilisation du violoncelle, et ils savent utiliser avec brio leur talent pour l’instrumental, qui a fait leur marque de fabrique dès leurs débuts, notamment sur les pistes “I-III-V Seed Of Chaos”, “Reign Of Fear”, “Riot Lights”, “Till Death Do Us Part” qui ne comportent aucune voix. D’ailleurs, “I-III-V Seed Of Chaos”, qui ouvre l’opus, ne manque pas de le faire de façon magistrale, prenante. Les garçons n’ont jamais manqué de réussir dans l’épique, dans la montée en tension, et à son écoute, la gorge en est presque nouée. Nous aurions presque envie de leur offrir un silence religieux. De façon générale, l’opus garde un rythme soutenu, sans jamais sembler s’essouffler, y compris sur les pistes les plus longues allant de sept à neuf minutes.

Apocalyptica est sans doute l’un des meilleurs groupes de metal symphonique. La qualité ne failli jamais, que ce soit dans le classique ou le metal moderne, la formation ne manque pas de faire ressortir ce qu’il y a de plus puissant et magistral dans les deux genres. Cet essai est une nouvelle réussite qui, bien que n’étant pas en soi empli de nouveauté, montre que les Finlandais ont toujours de l’avenir devant eux.