Archive – Restriction

Archive, groupe britannique, revient avec un nouvel album, “Restriction”. Cette unité créatrice, aux influences de trip hop/rock progressif/électro, nous présente douze titres produits par Jérôme Devoise. Formé depuis 1994, découvrons ce que Archive nous propose vingt-et-un ans après.

Du progrès musical oui ! Mais tendre vers du pop rock électro qui peut plaire à tout le monde, hors de question ! Cela ne sera pas pour cette fois que le trip hop d’Archive sera lourd et subtil. L’opus commence avec “Feel It”, c’est un court circuit au genre rock californien. Notre jugulaire reste intacte, même pas l’once d’une morsure. Ils poursuivent avec “Restriction”, le robot est en marche, voilà juste un déferlement d’instruments, c’est assez rectiligne, la composition se loge toujours dans le genre trap/électro mais on ne décolle pas. “End Of Our Days”, morceau interprété par la chanteuse Holly Martin, la voix est belle, juste et puissante, malheureusement, ça ne suffit pas pour que le charme opère. “Riding In Squares”, c’est une chanson où on se salit enfin les mains. Pollard Berrier et sa voix, nous dérangent merveilleusement bien, ça craque de toutes parts, ça transperce nos pores, c’est dark et bien crade. Dommage que cet opus ne soit pas mangé à cette sauce. “Ruination” frappe à la porte et nous présente un titre maladroit et bancal. Il superpose du rock progressif à de l’électro et si les frappes de Steve Barnard à la batterie sont athlétiques, il n’en demeure pas moins que ce dernier reste décousu. Dans “Crushed”, la note est donnée et ce sera une mélodie aux rythmes répétitifs. Le son tabasse à la batterie et à la basse de Jonathan Noyce, mais la partie chant n’arrive pas à nous entailler. Les lumières de l’hôpital défilent, l’urgence est imminente, serons-nous sauvés à temps ? Il nous faudra 6min7 pour le savoir avec “Greater Goodbye”. On reste sur notre faim même si ce dernier garde malgré tout un mouvement aérien et épuré.

On est loin d’un album à la “Archive”, quand la musique psalmodiait les drames et s’adressait directement aux tripes. Le trip hop assimilé aux compères Massive Attack ou encore Portishead est définitivement révolu. On se retrouve dans la catégorie du bien rangé, là où ça ne déborde pas. La formation n’a pas su faire dégouliner sa musique et n’a pas réussi à nous ensevelir.