Ashka – Ritual

Sortez vos hachoirs, Ashka est de retour ! Le quatuor parisien s’apprête à nous livrer “Ritual”, qu’il considère comme leur troisième EP. Ce dernier comporte 8 pistes, dont certaines faisaient partie de “Breathe”, second EP sorti en 2008. Toujours est-il que la pochette peut rappeler les fameux trois singes de la sagesse, qui se cachent les yeux, la bouche et les oreilles. Ici remplacés par trois enfants. Auraient-ils peur d’aller à l’abattoir du “Ritual” ? Pour les fans, probablement pas de grosse surprise puisqu’au moins la moitié des pistes sont déjà connues. Pour les non-initiés, un agréable coup de machette ?

Dépeçons donc ce “Ritual”. “Nameless”, première chanson de cet opus, nous plonge instantanément dans une ambiance particulière, glauque parsemée de bruits, de chuchotements étranges, rappelant un rituel. Il y a du sacrifice dans l’air ! Arrive enfin les guitare, basse et batterie, suivies de près par un joli hurlement guttural à souhait, digne d’un black metalleux; contrastant aussitôt avec un chant clair. Ce n’est pas possible, j’ai dû prendre un couteaux dans l’oreille. Étonnement et respect donc, face à la voix de Syhem, capable de vous étriper joliment les oreilles comme de vous les enchanter. Les enchainements entre les différentes tueries, pardon, pistes, se font bien, et souvent par le biais de cette ambiance, qu’Ashka a su installer dès le début de l’opus. Cette ambiance est très bien relayée par le morceau “Struggle” qui alterne parfaitement passages mélodiques, mystérieux et passages gutturaux, violents. Un vrai délice cette boucherie ! En parlant de boucherie, “Sarcophage” est l’unique chanson chantée en anglais et en français. On y retrouve un certain goût punk rappelant parfois nos bons vieux Garçons Bouchers. La guitare et la basse, comme le chant, alternent les sons clairs et saturés soutenus par une batterie tranchante ! Ces mélanges de sons vont souvent de pair avec de légers changements de rythmes comme sur “Like This” où l’on passe d’un son rapide et brutal à un son plus lent et haché. Des coups de fouets donnés aux morceaux et plutôt bien orchestrés par Ashka.

“Ritual” offre un bel étalage de sons, entre anciens et nouveaux morceaux qui ne donnent qu’une envie : courir voir Ashka en concert pour se payer une bonne ambiance sanguinolente, à la limite du carnage pour ceux qui n’ont pas l’habitude des concerts musclés ! Vous en reprendrez bien une tranche ?