Atreyu – Long Live

“Long Live” est le sixième album studio du groupe de metalcore Atreyu (de retour de son hiatus), sorti le 18 septembre dernier, sous le label Spinefarm Records, six ans après “Congregation Of The Damned” en 2009. Est-ce que cet opus est signe que le groupe a encore une longue vie musicale à mener ? C’est ce que nous allons voir.

L’effort comporte douze titres, pour une longueur de quarante-sept minutes. Plusieurs titres reprennent des formules déjà bien connues de la formation, notamment sur “The Curse” (2004), à l’instar de “Long Live”, “A Bitter Broken Memory” ou encore “Heartbeats And Flatlines”. Le single de la chanson titre n’est pas une grande surprise : “Long Live” reprend l’introduction classique d’un Atreyu, avec son caractéristique “GOOOO” et, sans pour autant offrir grand chose de neuf dans la suite, le tout reste assez happant, mais jusque là, rien de bien étonnant pour une piste éponyme. Heureusement, la suite a davantage de saveur. En effet, “I Would Kill /Lie / Die (For You)” possède une texture assez intéressante, et notamment la superposition des voix offre au tout belle profondeur. De même, l’introduction de “Cut Off The Head” semble être taillée pour un live : une tension progressive, avec une batterie qui incite à taper du pied, le tout avec une voix murmurée. “Do You Know Who You Are?” possède ce même esprit, avec ses clappements, et voix aériennes, qui pourraient très bien terminer un set, avec son solo magistral qui constituerai une sorte d’apothéose dans la soirée. La septième piste est un interlude appelé “Revival”. Le morceau offre à nos oreilles un moment de délicatesse et poésie, qui pourrait nous questionner sur la constitution du tracklisting.

Avec “Do You Know Who You Are?” qui la précède, nous retrouvons une structure similaire à celle d’un concert, avec son rappel, ce qui ferait écho à l’éponyme “Long Live” finalement. Le disque offre tout ce que l’on pourrait attendre d’un concert, avec ses refrains efficaces et entraînants, voire badass, comme “Brass Balls” par exemple. Mais également, tout au long de l’opus se trouvent des solos, comme celui de “Moments Before Dawn”, et autres performances, que ce soit à la batterie, ou vocales, qui mettent en valeur chacun des membres au point où nous pourrions très facilement s’imaginer dans une fosse de concert. Et en même temps, les thèmes traités dans les chansons, bien que classiques, renvoient au second sens de “Long Live”, et auraient presque la constitution d’une vie : à la naissance, nous avons encore beaucoup à vivre, puis vient l’adolescence, avec le dévotion pour quelqu’un d’autre, la révolte, l’interlude qui serait le passage à l’âge adulte, puis les tourments et décisions que peuvent comporter cette nouvelle vie, qui se rapproche peu à peu de la mort. Le tout dans un champ lexical hautement religieux, sans pour autant se revendiquer comme tel, pour ne pas changer leurs habitudes. Finalement, ils mettent en lumière le lien très étroit entre un concert et la musique en général, et la vie elle-même, ainsi que la sorte de religiosité qui peut en ressortir.

A la fin de cet ensemble et même s’il n’est pas l’album de l’année, ni du groupe, avec un grand “A”, nous ne pouvons que saluer l’effort d’Atreyu d’avoir réussi à équilibrer son essai, entre d’anciennes formules efficaces, portant sa signature, et quelques surprises agréables. Il est regrettable de ne pas sortir de cette écoute en ayant plus envie de le réécouter que ça, ou d’avoir une chanson qui nous obsède, mais le tout est réussi dans l’ensemble, et avec ça nous pouvons dire “Long Live, Atreyu” !