Avatar déclame toute son ambition avec ce neuvième album Dance Devil Dance. Riche en influences diverses, l’univers musical du groupe prend une autre direction. Mais le disque sera t-il assez convaincant pour sauver le heavy metal comme l’espère son chanteur Johannes Eckerström ?
Du lourd et du thrash
La formation est connue pour sa relecture du genre neo metal. Habitués aux incorporations plus ou moins heureuses d’inspirations de tout genre, avec “Dance Devil Dance” les Suédois sortent carrément des sentiers battus. C’est premièrement un virage thrash que le groupe propose. Le titre éponyme “Dance Devil Dance” est une brillante démonstration de leur savoir-faire. Des riffs puissants et captivants, une voix convaincante dans les passages lourds et toujours une patte “Avatar” bien présente. Les aigus du refrain font clairement penser à Judas Priest et King Diamond.
“Valley Of Disease” mélange un brin de sauvagerie, de la noirceur et un soupçon d’électro pour un résultat majoritairement convaincant. Finalement, c’est quand le groupe va chercher dans le grinçant et le lourd qu’il devient réellement attractif. “Violence No Matter What” est exactement ce que le nom laisserait penser. Une déferlante de violence. Le duo avec Lzzy Hale fonctionne très bien. La voix rocailleuse de la chanteuse d’Halestorm amène puissance et texture aux voix de ce morceau. Le choix de la vidéo paroles de montrer les manifestation sur le traitement des femmes en Iran en fait un titre résolument politique. Une nouveauté pour Avatar.
Libres et Imprévisibles
Il s’émane de cet ensemble un sentiment de complète liberté artistique. Certains partis pris laisseront sûrement certains auditeurs sur des notes de frustrations ou d’incompréhension. A titre d’exemple, “Chimp Mosh Pitt” excelle dans ses couplets et devient très pénible dans les refrains. Une envie d’être dans le fun et l’exagération qui tourne plutôt mal pour le groupe. Pourtant, Avatar sait manier ce côté décalé. Il le prouve avec “The Dirt I’m Buried In” qui trouve un groove jouissif tant dans sa basse sautillante que dans ses riffs de guitares. Le refrain très pop et léger pousse encore plus loin le côté dansant du morceau.
Avatar ne se limite pas pour autant à une recette facile et incorpore un passage vocal de crooner et des solos de guitares bien sentis pour un morceau franchement réussi. Une voix grave qui se retrouve sur “Train”. Difficile alors de ne pas penser à Nick Cave. L’instrumentation minimaliste met en avant des paroles loufoques. Surprise, le morceau part dans un style à la limite du death. Une juxtaposition intéressante sans être transcendante. Autre morceau détonnant “Gonna Wanna Riot” s’impose comme si The Melvins rencontraient Motörhead. Survitaminé oui, testostéroné oui, mais un peu fade tout de même.
Avatar s’affranchit de toute contrainte pour tout oser dans sur un album chaotique, parfois brillant, souvent frustrant.
Informations
Label : Black Waltz Records
Date de sortie : 17/02/2023
Site web : avatarmetal.com
Notre sélection
- Violence No Matter What
- The Dirt I’m Buried In
- Dance Devil Dance
Note RUL
3/5