Avril Lavigne – Greatest Hits

En 2002, alors que le monde de la musique est dominé par des pop stars ultra-polies et des boys bands lisses, une jeune chanteuse canadienne émerge avec une attitude rebelle et un son distinctif. Avril Lavigne, avec son allure de garçon manqué arborant cravates décontractées et pantalons larges, skate à la main, a rapidement capté l’attention d’une génération entière d’adolescents en quête d’authenticité et de rébellion. Ses premiers albums, Let Go (2002) et Under My Skin (2004), ont non seulement propulsé Lavigne au rang de star mondiale, mais ont également redéfini le paysage musical de l’époque et au-delà. C’est cela que propose le premier album Greatest Hits de l’artiste, un voyage que l’on pourrait qualifier d’initiatique à travers sa discographie.

Voyage en terre Lavigne

Composé de vingt titres soigneusement choisis parmi les deux décennies de carrière d’Avril Lavigne, l’album vient en soutien à son Greatest Hits Tour qui se produit à l’été 2024 en Europe. Avec l’anniversaire des vingt ans de l’album Under My Skin (2004), cela fait beaucoup de choses à fêter, et c’est un beau cadeau que Lavigne nous fait là.

La sélection reprend les classiques de la chanteuse, répartis proportionnellement entre les sept différents albums. Lavigne fait le choix de nous proposer un Greatest Hits non chronologique, permettant à l’auditeur d’apprécier toute l’étendue de sa carrière et de nous surprendre. À l’écoute, on oscille entre le passé lointain avec “Don’t Tell Me” (Under My Skin, 2004) suivi de “I’m A Mess” (feat. YUNGBLUD), single de l’ère Love Sux (2022). On observe tout de même une tendance au sein de cette sélection avec des titres du début de la carrière d’Avril Lavigne en plus grand nombre dans la première moitié de l’ensemble. La proportionnalité est tout de même parfaitement respectée, mettant à l’honneur toute sa discographie, de “Sk8er Boi” (2002) à “When You’re Gone” (2007) en passant par “Here’s To Never Growing Up” (2013) et “Bite Me” (2022). De la pop au punk en passant par la ballade mélancolique, toutes les époques de l’artiste sont parcourues, ce qui laisse apparaître un riche spectre de ce qu’Avril Lavigne peut proposer.

Suite à cette annonce d’album Greatest Hits lourd en symboliques, on aurait pu s’attendre à quelques ajouts comme des démos ou des reprises inédites. Rien de ce côté-là, si ce n’est les morceaux qui sont remasterisés et l’édition japonaise du disque, dans laquelle les titres “Alice” et “Hello Kitty” sont présentés comme des bonus tracks.

Here’s to never growing up

Pour beaucoup d’adolescents des années 2000, Avril Lavigne était plus qu’une chanteuse. Elle était une icône culturelle, une figure emblématique de la résistance contre le conformisme. Ses paroles, souvent introspectives et sincères, ont aidé des adolescents à naviguer à travers les turbulences de cette période de transition vers l’âge adulte, faisant d’elle une influence durable sur cette génération. Son refus de se conformer aux normes féminines de la pop a offert une alternative qui a rassemblé, mais également ouvert la voie à d’autres artistes féminines dans le genre pop punk, d’Olivia Rodrigo à Willow Smith ou encore Les Shirley pour la France. En réaffirmant son style unique, notamment sur la pochette où elle arbore fièrement à trente-neuf ans l’eye-liner noir, le jean troué et le damier sur sa guitare, Avril Lavigne montre avec son Greatest Hits que son influence a transcendé les époques.