BABYMETAL – THE OTHER ONE

Déjà près d’une décennie que le phénomène BABYMETAL a fait irruption dans le paysage musical. Avec trois albums au compteur, la formation revient avec un quatrième disque, THE OTHER ONE, bien plus assuré et mature qu’auparavant.

BABYMETAL-VERSE

Présenté comme un album concept, THE OTHER ONE est également l’ouverture d’un nouveau chapitre pour le groupe. Après avoir sous-entendu la fin du projet en octobre 2021, ce n’est qu’un an plus tard que les Japonaises refont surface pour annoncer cette nouvelle partie de leur carrière. Le concept de ce disque étant que chaque morceau représente un thème unique, chacun basé sur un monde parallèle.

Le concept explique donc pourquoi l’ensemble semble un poil incohérent par moments. Le metal imprègne évidemment tous les morceaux, avec des riffs frénétiques, des motifs de batterie massifs et des breakdowns dévastateurs (“Mirror, Mirror”, “MAYA”, “Believing” en particulier). Mais certains titres viennent brasser d’autres styles. L’explosif “Divine Attack – Shingeki -“, s’enjolive par exemple de quelques envolées orchestrales du plus bel effet, tandis que “Mirror, Mirror” vient intégrer quelques éléments prog plutôt bienvenus.

On retrouve même des accents electro sur “Time Wave”, qui se rapproche beaucoup des sorties récentes de Bring Me The Horizon, en particulier sur le refrain. Sur “METALIZM”, on se croirait même au cœur d’une rave psytrance avec son beat martelé et ses mélodies tribales.

Malgré la qualité de ces chansons prises en tant que telles, ainsi que de la justification du “concept“, on regrette un peu ce léger manque de cohérence du projet.

ADULTMETAL

Quatre albums. Cela laisse le temps à la plupart des musiciens de mûrir, d’affiner le son ou d’explorer différents univers. C’est exactement ce qui est arrivé à BABYMETAL.

Cela était déjà vrai sur la précédente sortie, mais ici les compositions semblent vraiment avoir pris un tournant. Oserait-on dire sérieux ? En tout cas, fini le kawaii metal. Sur THE OTHER ONE, la formation embrasse encore davantage le genre. Les deux chanteuses ont semble-t-il complètement adhéré au metal (c’était sûrement le cas avant) et cela s’en ressent dans le son. On passe désormais au power metal digne d’autres groupes portés par une voix féminine.

Il ne faut pas trop se leurrer pour autant. L’accent pop qui était présent au début du projet l’est toujours. Mais là où des morceaux comme “Gimme Chocolate!!” sonnaient comme une parodie faite pour accoutumer le public japonais au metal, cet album délivre des refrains accrocheurs et même épiques (“METAL KINGDOM”, “Time Wave” ou encore “Divine Attack – Shingeki -“), qui vont à merveille au genre… tout en collant toujours à l’étiquette J-pop.

Certains continueront sûrement à se moquer de ce “pastiche“. Des clichés du metal ? Peut-être, et alors ? Si les débuts du groupe pouvaient prêter à sourire, ce nouvel album montre que BABYMETAL prend une nouvelle dimension et qu’il serait temps de le prendre au sérieux. Si ce n’était pas déjà fait.