Chroniques

Backtrack Lane – Black Truth & White Lies

Formé en 2009 et lauréats du concours Fallenfest en janvier 2010, Backtrack Lane enregistre cette même année son tout premier EP en autoproduction. Composé de deux fratries, le groupe de Courbevoie roule sa bosse sur les scènes parisiennes (Batofar, La Boule Noire…) avant de nous proposer une sélection de leurs compositions réunies dans ce “Black Truth & White Lies”.

La galette s’ouvre avec les crépitements d’un vinyle sur un court instrumental de deux minutes, très intense dès le départ et qui s’électrifie en cours de morceau. Il pose une ambiance de musique de film à la “28 Semaines Plus Tard” (“In The House, In A Heartbeat” de John Murphy); l’accroche est réussie. La suite embraye sur du bon heavy metal classique qui devrait ravir les amateurs de hard rock traditionnel. Et même si la production du disque manque un peu de relief, les morceaux ne sont pas dépourvus d’éclat. Certaines mélodies ne ressortent pas comme elles le devraient, mais les Backtack Lane martellent un metal apte à ferrer l’auditeur. On remarque un travail sur les changements de rythmes (“Watch Out”) et une certaine recherche sur les sons (la fin de “Excess”); l’opus n’est pas réduit à un cortège monotone de morceaux uniformes. Au chant, le timbre de voix de Raphael oscille entre Eddie Vedder (Pearl Jam) et Chris Cornell (Soundgarden), avec parfois quelques montées tradi à la Rob Halford (Judas Priest) ou Bruce Dickinson (Iron Maiden); elle est néanmoins moins contrastée que celle de ces illustres vocalistes. Sur certains titres viennent s’ajouter des chœurs plus sombres et gutturaux; ces différentes voix au micro au lustre très 2000’s donnent un nouveau modelé aux titres. Outre les voix, la guitare est plaisante lorsqu’elle est ronde et vibrante (“Some Memories Remain”). Un son sec, avec au premier plan la sainte trinité guitare/batterie/voix, et de bonnes références musicales comme par exemple avec “Watch Out” qui démarre avec une cow bell comme dans “Nightrain” de Guns N’ Roses puis enquille avec une intro à la guitare dans la même lignée. Au coeur de cette trame très classique, le groupe entreprend de mêler un peu d’électronique alterné avec des passages heavy rock; l’effet fait plus ou moins mouche mais n’est jamais désagréable. Plus simple et brut, on prend plaisir à trouver tous les codes qu’on aime dans “Hollywood Gonzo”, titre caricatural au sens noble du terme, avec des “huuuhuuu” assumés, son gimmick à la guitare et son solo caractéristique d’un groupe membre de la tribu rock.

Backtrack Lane a de toute évidence de solides repères dans le paysage du rock/hard rock, et tâche de se définir sa propre identité. Une production un peu plate, bien sûr quelques maladresses, mais ne faisons pas demi-tour (traduction de “Backtrack Lane”) devant ce premier effort plein de promesses. Car si des groupes cisèlent un bijou de créativité au premier album, ils sont bien rares. Et Backtrack Lane ne manque ni d’allant, ni de références.

Informations

Label :
Date de sortie : 27/05/2013
Site web : www.backtracklane.com

Notre sélection

  • Black Truth & White Lies (Intro)
  • Hollywood Gonzo
  • Untie Me Now

Note RUL

3/5