Baston – Primates

L’une des signatures les plus prometteuses de Howlin’ Banana Records revient avec sa première sortie depuis l’EP “Gesture” (2015). Le trio breton est passé quatuor pour la réalisation de “Primates”, dont les dix titres risquent de ne pas laisser l’auditeur indifférent.

Avec les deux énigmatiques singes et le paysage exotique en toile de fond, la pochette forme une curieuse porte d’entrée sur l’univers décalé et mythologique de Baston. Un coup d’oeil au tracklisting, et là encore se développe une imagerie pour le moins foisonnante. Chaumières russes, peuplades amérindiennes ou encore héros grec, autant de sujets atypiques et stimulants pour l’imagination. Mis en musique par les quatre talentueux Brestois, le voyage est garanti.

Car côté décibels, les musiciens démontrent là qu’ils maîtrisent pleinement l’art des rythmiques entêtantes et infectieuses, dans la pure lignée motorik des années 70. L’influence du krautrock allemand est la plus évidente. Mais elle est ingénieusement mélangée à plusieurs des branches variées du rock qui ont émergé dans les décennies suivantes, du post punk au shoegaze. Avis aux amateurs de hautes doses de reverb et autres effets de modulation, il y a de quoi se laisser transporter.

Surtout quand la finition de l’ensemble est particulièrement réussie, grâce à une production maison remarquable. On oscille à vitesse variable entre l’entrainant (“DrangNachOsten”) et le contemplatif (“Achilles”). La formation sait aussi surprendre. Preuve en est avec la glaçante “Viande”, dont la musique sert de bande-son intrigante aux récits de meurtres aussi glauques les uns que les autres.

Baston revient dans le circuit avec un solide album soigneusement composé, exécuté et enregistré. La chose étant peu fréquente au premier coup d’essai sur long format, on ne saurait recommander davantage ce “Primates” !