Beartooth – Aggressive

L’un des albums les plus attendus de l’année pour sûr. La suite des aventures de Caleb Shomo qui, avec Beartooth, acquiert enfin la stabilité et donc, la crédibilité et le succès que son talent mérite. Car on peut ne pas aimer le dude, une telle carrière à 23 ans, ça ne s’invente pas. Après donc un premier disque rempli de tubes et des tournées à n’en plus finir (que ce soit en tête d’affiche ou en première partie de Bring Me The Horizon ou de Slipknot), le one-man band accouche enfin d’un deuxième effort. Si Shomo s’était enfin confronté à ses démons avec “Disgusting” (2014), il ne semble pas avoir calmé ses pics de colère pour autant, du moins c’est ce que ce titre veut nous dire.

Et c’est vrai que cet essai commence très fort avec la chanson éponyme. C’est énergique, les cris sont encore plus massifs et puissants qu’auparavant, les lignes mélodiques sont travaillées, bref, ça passe tout seul ! Et des tubes, l’ensemble en contient, il n’y a aucun souci à se faire. On sent sans peine que la recette du premier effort est bien conservée au chaud chez tonton Shomo. Beartooth ajoute du fun à un monde metalcore trop guindé et durcit un punk rock qui tourne en rond. Ainsi, lorsque l’on écoute “Loser”, “Find A Way” ou “Sick Of Me”, l’alliance guitare rentre-dedans, batterie rythmée et chant éraillé fonctionne à merveille et on ne doute pas du potentiel de ces chansons en live.

Seulement, une fois arrivé au bout de l’opus, on est de bonne humeur, prêt à sauter partout et à faire la fête mais, musicalement, il n’y a pas vraiment de moments forts qui ressortent et rendent ce “Aggressive” véritablement indispensable. Il y a bien l’excellente “Fair Weather Friend” qui met en avant les qualités de songwriting de Shomo. La relation voix-guitare est excellente et le refrain est une merveille du genre. Mais c’est un peu maigre pour ne pas terminer cet album avec un sentiment de déjà-vu assez insistant.

Sans aller jusqu’à l’auto plagiat, la démarche artistique de Shomo entre les deux efforts studio de Beartooth n’a pas vraiment bougé. C’est mieux produit mais les chansons ont perdu en efficacité. Concernant les textes, Shomo la joue toujours introspection bien que le propos soit, lui aussi usé car déjà entendu, ne serait-ce que sur “Disgusting”. C’était ce qui rendait le précédent effort justement intéressant : la quête du bonheur d’un mec qui s’est cramé les ailes très rapidement. La redondance du propos, couplé au peu de changement musicalement parlant, font que ces douze morceaux, bien que divertissants, reste frustrante.

Vous l’aurez compris, ce deuxième album de Beartooth, sans être une déception, ne nous permet pas de retrouver l’enthousiasme qui était le notre lors de la sortie du premier essai. On se retrouve néanmoins avec un opus divertissant, excellent pour faire la fête cet été et qui fera sûrement jumper les foules en live durant les nombreuses tournées à venir !