Beyoncé – COWBOY CARTER

Impossible de passer à côté de cette nouvelle qui a fait la mi-temps du Super Bowl, pour son Acte II Beyoncé retrace l’histoire de son enfance et ses ancêtres cowboys du Texas dans un album country. Une annonce qui a fait débat pour de multiples raisons, ici nous nous concentrons sur la musique telle qu’elle est, il est donc surprenant mais normal que la Queen B ait une chronique de COWBOY CARTER sur RockUrLife.

Une justification du style

Taylor Swift, Lana Del Rey, et maintenant Beyoncé, pour sûr la country féminine est remise sur le devant de la scène. Si cette dernière artiste peut surprendre, il est important de se rappeler qu’elle n’en est pas à son premier essai. Dans son album Lemonade en 2016, Bey s’était déjà attaquée au style avec “Daddy Lessons” qui embrassait le genre à merveille. Seulement, le public ne semblait pas être au rendez-vous comme à l’annonce de ce nouveau projet. Les radios country américaines ne veulent pas passer ses tubes ? Pas de problème, Beyoncé fait de COWBOY CARTER un disque concept, sa propre chaîne avec des interludes prononcés par des piliers dans le genre tels que Linda Martell, Dolly Parton, et Willie Nelson. L’ensemble qui dure une heure dix-huit se voit donc entrecoupé de textes comme pour justifier que Beyoncé est légitime à faire un album dans ce genre musical et approuvé par les plus grands de ce monde. On se passerait de “SMOKE HOURS II” ou “DOLLY P” pour se concentrer uniquement sur sa musique déjà bien complexe à écouter.

Un album ou Wikipedia ?

Il est indéniable que COWBOY CARTER est une pépite et que Beyoncé prouve que rien ne l’arrête. Elle ne compte pas se retrancher dans un seul style musical, mais y met sa touche. Du gospel, des solos de guitares bien plus modernes et un mix laissant une place importante à sa voix toujours impeccable ainsi qu’à la basse, tout est parfait. Pourtant il ne faut pas s’arrêter à la première écoute pour juger le projet dans son intégralité, il paraît même important de lire les paroles, d’avoir entrepris les mêmes recherches que l’artiste et de se remettre dans son contexte. Dès le premier morceau “AMERICAN REQUIEM”, l’ambiance est lancée : un voyage onirique sur les traces des ancêtres de la Queen B. Elle annonce rendre un album country à son image et ça fonctionne musicalement. “TEXAS HOLD’EM” ou “II MOST WANTED” (en featuring avec Miley Cyrus) s’écoutent en boucle. Ses reprises de “BLACKBIIRD” et “JOLENE” ne sont pas sans raison ou pour simplement justifier qu’elle sait remanier les codes de ce style musical et les rendre à son image en y ajoutant une basse bien plus moderne ou carrément en changeant les paroles d’une de ses reprises. Ce choix d’inclure deux covers est très réfléchi et donne à leur écoute un intérêt nouveau lorsqu’il est expliqué.

Beyoncé a démontré qu’elle était digne de faire de la country moderne en respectant ses origines et le style musical. Les morceaux sont tous uniques et intrigants, musicalement, on se régale. Cependant, ces interludes et la complexité de l’ensemble et de son sujet peuvent facilement perdre. Il faut des conditions particulières pour apprécier pleinement le nouveau projet de Bey : le contexte dans lequel elle a écrit ce disque et toute la polémique autour. Il faut comprendre les intentions de l’artiste et la connaître. Hormis certains morceaux qui sont tout bonnement géniaux, le reste nécessite beaucoup de recherches et cela n’est pas donné à tout le monde, même aux plus grands fans.