Alors que les trois Écossais surfent encore sur le succès de A Celebration Of Ending (2020), l’annonce de ce nouveau disque, The Myth Of The Happily Ever After, arrive presque un peu tôt pour certains. Prenant ses origines sur ce qui n’a pas été sorti sur le précédent album, il apparait comme un complément de celui-ci. Mais alors, est-ce un album au rabais pour épuiser les stocks de morceaux déjà prêts ou un disque à part entière ?
Célébrons la fin… avec la suite
Sachant que A Celebration Of Endings a quelque peu divisé les fans, promouvoir ce nouvel album en l’annonçant comme “un disque sœur tentaculaire” n’était peut-être pas la meilleure option, mais passons.
Car malgré les critiques de son prédécesseur, tout le monde y trouvera son compte. En surface, l’ensemble est du Biffy Clyro pur jus : il contente les fans de la première heure, adeptes avec des morceaux comme “A Hunger In Your Haunt” ou “Hara Urara” qui nous livrent un son saturé, rempli de mélodies à la guitare plus diverses les unes que les autres sur des lignes de basses très rythmiques, accompagnés d’une batterie toujours plus folle.
Mais il comblera également ceux qui aiment cet esprit de fête et une ambiance musicale qui n’est pas sans rappeler les festivals avec “Witch’s Cup”, qui sera sans doute incontournable sur scène. Bref, tout ce qu’on aime. Mais ce nouvel album propose bien plus qu’une simple continuité.
Étonnement plus profond et plus novateur que le prédécesseur
Aspect étrange, bien que l’ensemble soit une réaction au premier, ce dernier semble beaucoup plus travaillé et profond que A Celebration Of Endings. Le disque entier est ici un témoignage direct aux années que nous venons de passer. Les compositions évoquent à la fois la remise en question de soi, la perte de proche, le désespoir et l’obscurité. Autant de sujets qui parlent à tous.
La construction, plus travaillé, voir subtile, réussit à lier à la fois émotion, douceur et énergie. Le morceau le plus emblématique de cette réussite est sans aucun doute “Separate Missions” qui nous permet, au passage, une nouvelle démonstration vocale de Simon Neil, ou encore “Holy Water” qui, progressivement, passe de la simple ballade à des breaks aux sonorités metal. Sur ce dernier point, Simon Neil a semé quelques indices, pouvant laisser espérer un virage plus brutal pour le trio en apparaissant sur les chansons de groupes tels que Architects ou While She Sleeps. Il apporte ainsi sur plusieurs titres des chants bien plus proches des screams, rendant l’interprétation encore plus intense, émotionnellement parlant. C’est bien la toute la clé de la réussite de cet album.
The Myth Of The Happily Ever After n’a rien d’une face B moins attractive. Ou d’un disque discret qui sert de recyclage à de vieux morceaux. Ce nouvel album possède tous les ingrédients pour entrer dans l’histoire de Biffy Clyro. Bien que son nom, aux tendances relativement cyniques, laisse entendre que tout tout ne se termine jamais bien, The Myth Of The Happily Ever After fait ici une petite exception.
Informations
Label : Warner Music
Date de sortie : 22/10/2021
Site web : www.biffyclyro.com
Notre sélection
- Holy Water
- Separate Missions
- A Hunger In Your Haunt
Note RUL
4/5