Billy Talent – Crisis Of Faith

Les Canadiens reviennent avec leur crise de foi post-pandémie. Billy Talent nous arrive avec un sixième album composé de dix pièces punk rock. Même s’ils ont démenti avoir écrit le disque pendant la pandémie de COVID-19, les musiciens de Billy Talent ont malgré tout dû s’en inspirer tant les textes de cette Crisis Of Faith traitent d’un monde changeant.

Rien de neuf sous le soleil

Côté musique, on reste dans la zone de confort du quintette canadien. Il renoue avec les racines bien enterrées du punk rock, sans un quelconque esprit de surprise ou de nouveauté. Dommage, mais les puristes du groupe sauront apprécier. Après tout, c’est toujours rassurant de retrouver une formation qui semble faire un peu toujours la même chose (Simple Plan on pense à vous). Ce côté doudou peut plaire, mais peut aussi rebuter.

Ce manque d’originalité se sent particulièrement sur “I Beg To Differ (This Will Get Better)”, petite bombe pop punk qui ne réinvente pas la roue mais n’y ajoute pas non plus de nouveauté. Tout l’album est à cette image : confortable voire un peu plan-plan.

On prend les mêmes et on recommence

La voix toujours aussi particulière de Benjamin Kowalewicz est là, les instrumentations rock punchy aussi. Les textes quant à eux abordent des thèmes plus proches des préoccupations actuelles du groupe : le suicide, la santé mentale, les relations toxiques, la politique etc. Billy Talent fait le constat rock d’un monde en plein changement et en pleine évolution, et essaie d’alerter les consciences sur cela.

Niveau morceaux, ceux qui détonnent le plus sont probablement “Forgiveness” et son saxophone improbable; “Hanging Out With All The Wrong People”, catchy à souhait ou encore “Reckless Paradise”, titre au style vu et revu mais efficace. N’oublions pas non plus l’apparition rafraichissante de Rivers Cuomo (Weezer) sur “End Of Me”, un petit rayon de soleil sur un disque un peu terne.

Cet album est solide, distrayant mais peu novateur. Comme ce vieux tee shirt de groupe un peu usé, un peu troué, qu’on adore porter en pyjama et dont on a du mal à se séparer. On s’y sent bien, on connaît son odeur, son allure, son aspect. C’est rassurant de le porter comme un talisman ou comme une relique d’un temps passé. C’est finalement un peu cela Crisis Of Faith. Même si on aurait aimé que cette crise de foi soit existentielle au point de faire prendre un virage à 180° à Billy Talent.