Chroniques

Birth Of Joy – Prisoner

Birth of Joy est un trio néerlandais que RockUrLife commence à bien connaître. Avec des sonorités de stoner trempés dans les 60’s et les 70’s, le second album “The Sound Of Birth Of Joy” (2013) rappelait la puissance de Wolfmother et les ravages explosifs de Keith Moon. A peine un après, les petits jeunes issues du pays du gouda rempilent pour un troisième opus, “Prisoner”. Rien ne change : Kevin Stunnenberg reste au chant et à la guitare, Gertjan Gutman à la basse et aux claviers et Bob Hogenelst à la batterie. Pour la production, ils ont déniché Brian Lucey, qui a travaillé en autres avec The Black Keys et Arctic Monkeys. Avec un an de tournée européenne, notamment au Nouveau Casino et avec Brian aux commandes, le dernier né provenant du pays au-dessous de niveau de la mer devrait permettre à Birth Of Joy de prendre de la hauteur.

Démarrage avec du classique stoner, la marque de fabrique des hollandais. “The Sound” fait la part belle à une guitare disto mêlée à une atmosphère indienne, comme si Ravi Shankar tapait un bœuf avec Kyuss. “How It Goes” enchaîne avec ce je ne sais quoi de “Fat Fish”. Tout en conservant ses bases stoner par les synthés psychédéliques, le garage rock d’un Jack White s’invite sur “Rock & Roll Show”, “Grow” et  “Keep Your Eyes Shut”, mais la voix nerveuse et grave de Kevin Stunnenberg donne un aspect de crooner libidineux aux titres. La nonchalance blues rock de “Three Day Road” empruntera énormément à Josh Homme et ses Queens Of The Stone Age; du long de ses sept minutes, la guitare tient en haleine et claque un riff planant à faire pâlir Marc Knopfer, la voix dandine avec gravité, les claviers communiquent dans une langue extraterrestre et la batterie tient la distance en encaissant le rôle de chef d’orchestre. Pour ce morceau, mention spéciale au travail d’orfèvre de Brian Lucey qui apporte toute sa profondeur sombre. Plus loin, la seconde perle de l’album, “Holding On”, apportera, pendant sept minutes également, la douceur d’une ambiance jazzy proche de Herbie Hancock et Chick Corea parsemé de murs de guitares. Le reste, de “Longtime Boogie” à “Mad Men”, en passant par “Prisoner” renverra indéniablement à “The Sound Of Birth Of Joy” et à ce qui fait de ce groupe le fils indigne et incestueux de Jim Morrison et Jimmy Page.

Birth Of Joy continue dans ses efforts louables de redonnés ses lettres de noblesse au rock stoner. Mais la formation tente également de belles envolées expérimentales qui risquent de lui amener un nouveau public, moins nerveux mais plus “niché” et biberonné à King Crimson et Kyuss. L’écart entre les deux est grand, mais il fallait bien un hollandais timbré comme Kevin Stunnenberg pour tenter le pari.

Informations

Label : Grand Palais / Modulor
Date de sortie : 03/03/2014
Site web : www.birthofjoy.com

Notre sélection

  • Three Day Road
  • Holding On
  • The Sound

Note RUL

3.5/5

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