Black Bomb A – Enemies Of The State

Figure incontournable du hardcore français existant depuis maintenant presque dix-huit ans, Black Bomb A présente son cinquième et tout nouvel album, “Enemies Of The State”. Quelques précisions sur ce dernier ont été apportées au cours d’une interview que Poun (chant) nous a accordé il y a de ça trois semaines. C’est l’occasion de vérifier ses dires.

Marqué par le départ de Djag, c’est avec impatience qu’on attendait du nouveau de leur part. Deux titres avaient été dévoilés un peu plus tôt inclus dans un EP, histoire de donner un avant goût. L’occasion pour eux de présenter la nouvelle recrue, Sean, qui n’est ni plus ni moins le frère de Wattie Buchan (The Exploited). Alors que sa voix est déjà connue de certains à travers son autre projet Drive By Audio, on constate que sa venue offre un tout autre visage à Black Bomb A. Se rapprochant vocalement quelque peu de Poun, on quitte complètement l’alternance entre scream aigu et grave dont on avait été habitué jusque-là. Alors qu’au niveau instrumental le tout reste très agressif, Poun dévoile des lignes de chant très intéressantes et mélodiques à commencer par le premier morceau de la galette, “Come On Down”. Au passage, la dernière trace laissée par Etienne à la basse se fera remarquer; un son au top du début à la fin avec des passages lui étant consacrés tout particulièrement comme dans “No Way”, original et tout aussi agréable. Les sonorités punks ressortant toujours par moment pour s’entremêler aux riffs plus coreux, on sent aussi cette influence jusque dans les sujets traités. C’est assez impliqué et concerné que les deux screamers viennent s’exprimer, le nom de l’album annonce déjà la couleur. L’artwork en est tout aussi évocateur : des CRS en action recouverts de nuages causés par les fumigènes, sûrement le plus imagé depuis leur premier effort “Human Bomb” (2001). Une “Outro” vient clôturer le tout de façon lourde avec un refrain aux chœurs qui nous reste en tête.

C’est donc un Black Bomb A refait à neuf auquel nous avons droit pour commencer dignement 2012. Un nouveau membre pour épauler Poun à la voix, un départ d’Etienne de la meilleure des façons. C’est frappé par un coté très mélodique qu’on apprécie tout particulièrement le disque. Remplis de violence et d’énergie, c’est avec plaisir que l’on ira découvrir ces morceaux en live dès le retour de la formation dans la capitale.