Chroniques

Black Moth – Anatomical Venus

Après deux albums solides laissant entrevoir de belles promesses, c’est avec une curiosité aiguisée que la troisième réalisation de Black Moth est attendue. “Anatomical Venus” vient garnir la discographie de ce groupe formé à Leeds en 2010 suite au split de The Bacchae, une formation orientée garage rock. Le line up ayant connu quelques turbulences, Black Moth est désormais composé de Harriet Bevan (chant), Federica Galianze (guitare), Jim Swainston (guitare), Dave Vachon (basse) et Dominic McCready (batterie). Adepte de sonorités allant du stoner/doom jusqu’aux frontières du registre psychédélique, les Britanniques ne se donnent aucune limite et naviguent entre de nombreux styles. Ce nouvel opus fera-t-il exception ?

“Istra” qui ouvre les hostilités replonge l’auditeur dans cette atmosphère typiquement liée au groupe. L’introduction en son clair prépare une montée en puissance débouchant sur un refrain puissant et mélodique. La voix de Harriet Bevan est toujours aussi plaisante et donne au morceau une profondeur du plus bel effet. Le quintette excelle dans les changements de rythme en jonglant avec brio entre moments de douceurs et d’autres plus agités. “Tourmaline”, avec ses couplets empreints de lyrisme et des refrains plus lourds, en est le plus bel exemple.

Black Moth se complait à créer des chansons ne visant qu’à évoluer dans un univers voué au doom. Sur “Buried Hoards” et “Severed Grace”, la lenteur et la lourdeur de la batterie de McCready se combine à merveille avec les guitares grasses et épaisses de Federica Galianze et Jim Swainston. Le chant de Harriett Bevan est à mettre à lumière encore une fois, tant il réussit à planter un décor mystérieux qui devient le terrain de jeu rêvé pour les morceaux de la formation (“A Thousand Arrows”).

Mais il n’est pas question que de lenteur sur ce CD et les musiciens savent accélérer le tempo si besoin en est. “Sisters Of The Stone” et son rythme presque hard rock ou encore “A Lovers Hate” avec son introduction de guitare tout en touché permet de donner une variété intéressante à l’écoute. Il est également à noter les solos harmonisés à deux guitares qui laissent clairement planer l’influence d’un groupe comme Thin Lizzy sur les compositions de Black Moth.

“Pig Man” conclut ce disque de belle manière en proposant une ambiance garage beaucoup plus sale. Les guitares distordues et la batterie désordonnée donnent à ce morceau une ambiance malsaine. La voix colle parfaitement à cette atmosphère lubrique voulue par les Anglais pour achever l’écoute.

Black Moth délivre un album efficace qui ne laisse pas de place pour l’ennui. Réussir à surfer sur plusieurs styles sans se perdre et en gardant son identité propre n’est pas une chose aisée mais les British passent cet écueil sans problème. “Anatomical Venus” séduira les amateurs de doom/stoner mais peut ambitionner de ratisser un public beaucoup plus large.

Informations

Label : Spinefarm Records
Date de sortie : 23/02/2018
Site web : fr-fr.facebook.com/themothpit

Notre sélection

  • Istra
  • Severed Grace
  • A Thousand Arrows

Note RUL

3.5/5