Blues Pills – Lady In Gold

Deux années se sont écoulées depuis le très prometteur premier album et 2016 marque l’arrivée du deuxième opus pour Blues Pills ! Etabli à Örebro, le combo revient avec dix nouveaux titres regroupés sous la bannière de “Lady In Gold”. Elin, Dorian, Zach et André vont-ils réitérer avec la magie que proposait “Blues Pills” ?

Dans la série “nous venons de Suède et notre premier album a fait un carton”, Blues Pills est bien évidemment de cette catégorie-là. Cependant, ce type de groupe est toujours attendu au tournant lorsqu’un nouvel effort est annoncé. Vont-ils confirmer tous les espoirs placés en eux ? “Lady In Gold” lance l’écoute tout doucettement. Les claviers renvoient quelque peu à l’ambiance du précédent essai, la suite est rapidement attendue.

“Little Boy Preacher” emboite le pas dans la même veine mais un premier élément commence à nous titiller l’esprit : où est passée la guitare ? Beaucoup trop en retrait, celle-ci est même privée de son niveau de saturation de “Blues Pills”. La voix d’Elin est davantage mise en avant; le tout accompagné de chœurs plus présents également. Ce n’est clairement pas pour nous déplaire à moins que…

L’atmosphère est plus jazzy et bluesy, et rythmiquement, l’ensemble adopte un dynamique moins explosive. “I Felt A Change” en quatrième position laisse presque à penser que l’ensemble est terminé tellement l’ambiance est solennelle. Même “Gone So Long” qui suit, et qui promet de belles choses ne décolle pas. “Won’t Go Back” est à l’image de beaucoup de morceaux d’ailleurs : un début prometteur et finalement le titre ne scotche pas l’auditeur.

Pourquoi donc ? Trop simpliste, trop mielleux, trop doux. Il manque cette folie, cette rage qui a fait du premier disque un succès qu’on lui connait. Là où la voix d’Elin accompagnait divinement l’excellente musique du premier effort studio, force est de constater que la chose semble avoir basculée et que la musique accompagne cette fois-ci le chant. Côté guitare justement, ces dernières semblent adoucies et s’apparentent même à des claviers par moment et plus généralement, beaucoup moins de place est accordée à la lead guitare. Enfin, le tout est beaucoup plus consensuel, très travaillé mais dans un cadre qui semble être défini, avec beaucoup moins de place à la folie et à la prise de risque.

Aucun titre ne se dégage réellement mis à part peut-être “Lady In Gold” mais uniquement parce qu’il est le premier single de cet album. Le groupe est adepte d’expérimentation et il est difficile de lui donner tort. En effet vis-à-vis du premier essai, beaucoup de choses ont été mise de côté et de nouvelles ont été intégré. Néanmoins, la vibe “flower power” du premier opus, qui avait tant plu, s’est grandement dissipée à notre grand regret et laisse donc un sentiment d’inachevé en fin d’écoute. On s’attendait à tout, sauf à ça… C’est une petite déception.