Blur – The Ballad Of Darren

Après huit ans d’absence, le groupe britannique culte Blur revient avec un neuvième album. Cela serait un euphémisme de dire qu’il était attendu au tournant. Chaque membre ayant participé à divers projets solo dans d’autres formations, il était grand temps qu’ils fassent la paix et se réunissent. Alors, que vaut ce The Ballad Of Darren ?

Brit Pop is presque back…

S’ouvrant sur “The Ballad”, la bande de Darren surprend dès l’entrée. Le morceau ressemble à ce que David Bowie proposait sur son ultime disque Blackstar (2016), notamment sur “Lazarus”. Le chant, la musique et l’ambiance y sont mélancoliques, voire tristes. À l’écoute du titre, on se dit que l’époque pop rock du groupe est bien loin.

Suite à cette surprise, deux fulgurances surgissent, rappelant les jeunes années de la bande. “St Charles Square” et “Barbaric” sont assurément les deux hits de l’ensemble et qui passeront le mieux en concert. Des riffs que ne renieraient pas Queens Of The Stone Age, et une pêche bienvenue font que ces morceaux vous accrochent dès l’entrée. Vivement la suite !

The Ballad Of Darren et c’est tout

Jadis grand rival d’Oasis, Blur a bien survécu et peut aujourd’hui travailler avec une pression en moins. Damon Albarn se permet ici des expérimentations qui pourront certainement plaire à certains, mais force est de constater que l’ensemble du disque est assez inégal. Excepté “The Narcissist”, les autres titres respirent l’hommage à Leonard Cohen. Pour preuve, “The Everglades (For Leonard)” est une dédicace et un signe d’amour non dissimulé à ce grand monsieur de la musique. Cependant, on n’y retrouve pas la patte de Blur. Les deux chansons citées plus haut promettaient un retour aux sources, il n’en est rien. “Avalon” ou “The Heights” en témoignent. La folie a disparu, et laisse place à une certaine maturité. Le son est hyper travaillé, propre. Peut-être un peu trop. Un peu comme cet ado aventurier et farceur qui en grandissant devient casanier et bien moins amusant.

Alors que penser de ce The Ballad Of Darren ? Ce n’est clairement pas une mauvaise œuvre, loin de là. Mais après la claque du début d’album, le reste paraît bien moins transcendant. Bien que travaillé et jouissant d’une belle production, le reste a un goût de nostalgie et de mélancolie qui ne collent pas vraiment au groupe. À mettre entre des oreilles averties donc.

Relativisons toutefois en nous disant que cet album ressemble vraiment à un chant du cygne, et que les légendaires Blur nous auront proposé une dernière fois le fruit de leur travail. Mais que “Song 2” paraît loin.