Bob Dylan – Fallen Angels

Est-il encore nécessaire de présenter Bob Dylan, tant l’influence de son œuvre sur la musique contemporaine est grande encore aujourd’hui ? Avec “Fallen Angels”, son 37ème album en plus de cinquante ans de carrière – rien que ça ! – l’Américain fait un bond dans le temps pour devenir un crooner de grande classe, en douze chansons.

Il est une légende de la musique. Et à 74 ans, Bob Dylan aurait très bien pu raccrocher sa guitare et prendre une retraite bien méritée. Mais non. Constant depuis ses débuts, le songwriter continue de sortir un disque régulièrement. Après “Shadows In The Night” en 2015, un ensemble de reprises des standards de Frank Sinatra, il revient avec “Fallen Angels”, enregistré en même temps que son précédent opus, et composé de jolie balades jazzy.

L’essai débute avec “Young At Heart”, titre qui pourrait parfaitement résumer à lui seul l’ambiance de l’opus et l’état d’esprit de Dylan. Les morceaux s’enchainent ensuite très naturellement. Comme à son habitude, l’artiste laisse une grande place à la guitare acoustique, comme sur “Melancholy Mood” et “Polka Dots And Moonbeams” qui compte une minute trente de mélodie avant que ne vienne s’ajouter la voix de l’Américain.

Le célèbre compositeur use de son savoir-faire incontestable sur des morceaux comme “All Or Nothing At All” ou “Come Rain Or Come Shine”, relevés par une touche jazzy, toujours justement dosée. L’influence des standards américains des années 50, qui caractérise “Fallen Angels” se ressent d’autant plus sur “It Had To Be You”, slow de quatre minutes qui aurait sans aucun doute trouvé sa place dans un “quart d’heure américain” au temps de Sinatra. Un petit côté rétro qui donne d’ailleurs l’impression à l’écoute que cet effort studio sort tout droit du passé, sans pour autant jamais tomber dans le désuet.

Globalement lent, le rythme s’accélère un peu avec “That Old Black Magic”, avant de ralentir à nouveau et de laisser l’album se refermer tranquillement sur “Come Rain Or Come Shine”.

C’est vrai, ce “Fallen Angels” est musicalement différent de ce que pouvait proposer Bob Dylan à ses débuts et de ses désormais quasi mythiques “Like A Rolling Stone” ou “Blowing In The Wind”. Mais celui qui a inspiré des générations de groupes et d’artistes internationaux n’a de toute façon plus rien a prouver à personne.