BØRNS revient nous titiller les oreilles avec un second album, “Blue Madonna”, qui devrait ravir les fans de pop psyché un poil survoltée. Si la première tentative de Garrett Clark Borns, “Dopamine” (2015), n’avait pas vraiment convaincu la rédaction, on sentait tout de même un certain potentiel derrière cette longue chevelure ondulée. Reste à savoir si l’on s’est trompé.
Départ sur les chapeaux de roue pour le douze-titres. Pas peu fier d’avoir décroché une collaboration avec la grande Del Rey, de son prénom Lana (rien que ça !), BØRNS introduit son album par “God Save Our Young Blood” et son entrelacement de voix, aussi délicates et poudrées l’une que l’autre. Lana l’a entraîné dans son monde, et on ne peut que s’en réjouir à l’écoute de cette ode à la vie et à la nature. À l’unisson, les deux semblent se faire âmes soeurs l’un pour l’autre. Magnifique.
Sorti en juillet dernier et faisant office d’amuse-bouche bien choisi, “Faded Heart”, se place en seconde position. Une pop sautillante et un refrain des plus entraînants réussissent sans peine à placé le morceau dans l’un de nos favoris. On lutte encore aujourd’hui (sans réelle envie) pour en oublier les lyrics. On apprécie aisément la cadence de “Sweet Dreams” et son atmosphère plus dark et saturée qui nous séduit tout autant et qui vient obscurcir l’horizon trop lisse que l’on peut souvent craindre avec la pop. C’est tout aussi saturé mais bien moins dark qu’arrive le très bon “We Don’t Care” et ses allures de pop orientale psyché qui semble sans aucune peine faire sens. On se croirait à s’y méprendre aux côtés de The Bangles et de leur Ô combien célèbre “Walk Like An Egyptian” (mais si… on vous l’assure !).
On se prend à rêver sur l’interlude quasi disco de “Tension”, qui aurait bien mérité une petite extension. “Supernatural” et son introduction à la The Drums nous interpelle, mais rien de bien extraterrestre par la suite. Même sentiment sur un “I Don’t Want U Back”. Les quelques distorsions de voix et la singularité du son du thérémine (ancêtre du synthé) à la fin rattrapent un morceau éponyme plutôt plat. La conclusion “Bye-Bye Darling'” se fait ballade folk en s’aidant d’une guitare sèche et des quelques envolées lyriques de la tête d’ange qui viennent quelque peu rehausser la seconde partie de l’album.
Le presque Californien s’améliore, on ne peut dire le contraire. Si “Blue Madonna” pèche sur quelques titres, on se prend au jeu du charmeur aux allures de demi-dieu grec. La pop psyché entêtante de certains morceaux bien montés et les clairs-obscurs fascinants nous font oublier les lourdeurs électro bateaux de certains autres. Bye bye darling, on attend la suite !
Informations
Label : Universal Music / Polydor
Date de sortie : 12/01/2018
Site web : www.bornsmusic.com
Notre sélection
- Faded Heart
- Sweet Dreams
- God Save Our Young Blood
Note RUL
3.5/5