Brain-Out – Prophetya

C’est en 2008 que Sébastien et Fabien Aeby décident de s’associer pour créer Brain-Out. Chaque membres du groupe a bourlingué de son coté, de compositions pour films au punk en passant par un tremplin pour les Eurockéennes De Belfort. C’est cette expérience de la composition, de la scène, cette diversité de personnalités et d’influences musicales, qui permettent cette sonorité alternant aussi bien des sons organiques provenant du rock que des samples plus froids et ciselés de l’électro. Les jeunes de Belfort se veulent innovants dans leurs compositions, mêlant sons vintages, synthétiques, et percutants, enrobés d’un chant mélodique “in english please!”.

L’album démarre avec “The Occult Lineage”, lancé par une introduction électronique crescendo, stoppée net par des guitares bien lourdes. Le chanteur fait son apparition, emmitouflé dans une voix nasillarde, proche de Thom Yorke et voguant sur des montés en puissance très (peut-être trop) proche de Matthew Bellamy. Et c’est à l’arrivée de “Prophetya” que le copier-coller devient téléphoné. Ça sent le Muse période “Absolution” à plein nez ! C’est dommage, car le solo de guitare est intéressant. Il faudra attendre “Very Near”, pour ressentir la patte Brain-Out, le synthé glaciale entrechoqué de riff psychédélique à l’instar de David Gilmour. Un vrai titre de rock progressif pink floydien adoucit par une atmosphère pop. Certains morceaux, tel que “Beautiful Harmony”, “You & Me”, ou encore “My Game”, s’inspirent du glam rock avec des guitares heavy et une ambiance assez théâtrale, insinuée par la prestation vocale qui risque d’agacer lorsqu’il tire trop vers la comédie musicale. D’un autre coté, “The Door Of The End”, “My Moody Arlequin” ou encore “Montgomery’s Wasted Life”, offrent une ambiance pop aérienne, avec des synthés aux sonorités 80’s et des guitares lancinantes et entêtantes. Une excellente association qui porte ses fruits. L’opus se conclut sur “Jane’s Fright”, où l’électro minimaliste s’engouffre dans un synthé rock FM, transcendé par une voix criarde poussée au mégaphone.

C’est un premier album intéressant et dérangeant que propose Brain-Out. Le bébé des Aeby pourra attirer l’attention des fans de Muse, de Kiss, Scorpions ou encore les fans de Hypnos 69, Solar Project et autres Depeche Mode. Et c’est là où le bât blesse. N’arrivant pas réellement à mixer avec un savant dosage toutes ses influences, Brain-Out n’a pas réussi à se créer une entité musicale réellement personnelle. Techniquement irréprochable (surtout sans maison de disque, chapeau !), cet opus permet à ce groupe de savoir d’où il vient, vivement le prochain album pour savoir où il veut aller.