Est-il encore besoin de présenter ce pilier du desert rock, ce fondateur du stoner rock américain qu’est Brant Bjork ? Avec Kyuss, puis Fu Manchu, Ché ou encore Mondo Generator pour citer les plus connus.
Le vieux routard du desert rock qu’est Brant Bjork nous revient avec un album éponyme, qui sort de manière digitale le 8 mai via Heavy Psych Sound Records. Disque éponyme qui paraît deux ans après “Mankind Woman” (2018) et le quasiment instrumental “Jacoozi” (2019). Le bien nommé “Mr Cool” revient pour faire souffler la chaleur mélodique de l’asphalte sur cette nouvelle décennie qu’est 2020.
Un road movie musical
Ce nouvel album solo s’ouvre sur “Jungle In The Sound”. Titre permettant une ouverture, une introduction toute en groove. Même en “zen attitude” dont le musicien est maître depuis plus trois décennies. Pour imager un peu, il est tel un lever de soleil sur l’horizon. Une force, une aura incroyable qui se distingue, se dévoile, mais qui ne saurait s’expliquer.
Cette force, ce sentiment d’évasion, se ressent tout au long ce magnifique disque. En passant par la piste si sensuelle “Mary (You’re Such A Lady)” ou le polarisant “Jesus Was A Bluesman”, on obtient la quintessence d’un ensemble savamment produit, intelligemment composé.
Que dire du single “Cleaning Out The Ashtray”, tellement galvanisant, qu’il pourrait paraître trop lisse à l’écoute. N’en déplaise aux mauvaises langues, ce morceau, et la bouillonnante “Duke Of Dynamite” sont les titres maîtres de cet album. Toutes les chansons peuvent aisément œuvrer dans un film de Tarantino. Ça respire, ça transpire, ça hume la classe à l’état cool et sauvage.
Un album éponyme digne de ce nom
Certes, le nom de baptême de ce disque porte le nom de l’artiste, ce qui pourrait paraître pompeux au premier abord. Pour l’auditeur qui suit Brant Bjork depuis plus de trois décennies, point de surprises. Le musicien étale tout son savoir dans cet ensemble éponyme.
En résumé, la quintessence du stoner, en passant à l’apogée du desert rock. Brant Bjork fait étalage de tout son talent et de sa mélodie pour vous initier à voyager dans son monde.
Ensuite, il faut avouer que l’artiste a su surprendre dans ce disque. Avec “Shitkickin’ Now”, très appréciable à l’oreille, s’ensuit le cosmique “Stardust & Diamond Eyes”. Mais cette chanson déroute un peu, comparé à l’énergie distillée depuis le début de l’album.
La plénitude musicale en point de mire
Alors peut-être que c’est une manière de ne pas tourner en rond. Peut-être qu’il s’agit de toujours faire en sorte de ne pas s’enliser dans une zone de confort. En tout cas, c’est un élément à bien prendre en compte sur cet album. Brant Bjork ne connaît pas la facilité, et c’est un plus non-négligeable.
“Brant Bjork”, comportant (seulement) huit titres se termine sur une chanson folk/acoustique. “Been So Long” caractérise en soi, la fin d’un voyage, d’un périple, d’une attente.
Est-ce que ce morceau ne serait pas le symbole d’une plénitude artistique ? Il est bon de laisser l’auditeur être juge de cette question, certes complexe, mais tellement intéressante à débattre.
Néanmoins, ce titre clôture de fort belle manière un ensemble fort en groove, exaltant en mélodies. Et assouvissant une identité musicale forte de ce genre (pas si évident) qu’est le desert rock !
Cet album éponyme de Brant Bjork est réellement un pur produit rock. Un road movie musical rassemblant les forces, les essences qui forgent le son de l’artiste depuis ses débuts. A écouter sans fin, les oreilles grandes ouvertes. Mais aussi l’âme bien avertie, car personne ne ressortira indemne de ce voyage, que beaucoup referont avec plaisir !
Informations
Label : Heavy Psych Sounds
Date de sortie : 08/05/2020
Site web : www.brantbjork.net
Notre sélection
- Duke Of Dynamite
- Cleaning Out Of The Ashtray
- Stardust & Diamond Eyes
Note RUL
4/5