Brian Fallon – Local Honey

Depuis le hiatus de The Gaslight Anthem, Brian Fallon n’en a été que plus prolifique. D’abord “Painkillers” en 2016, puis “Sleepwalkers” en 2018. Moins rock que les albums de The Gaslight Anthem, ces deux disques conservaient pourtant en eux l’ADN profondément contestataire et punk du groupe du New Jersey.

Le miel local

“Local Honey” est complètement différent. Offrant une écoute introspective et une plongée dans l’intimité du natif de Red Bank. L’ensemble, principalement composé de morceaux à la guitare acoustique, est chaleureux et solaire.

L’album a le côté à la fois crépusculaire et lumineux des sorties acoustiques de Springsteen (“Nebraska” n’est pas loin).

Tout en folk et classic rock, purement americana, les huit titres jouent autant sur l’intimité que sur la confession au creux de l’oreille. A ce titre, “When You’re Ready” composé et écrit pour sa fille, est d’une justesse et d’une émotion touchante.

Le single “You Have Stolen My Heart”, est, quant à lui, une chanson d’amour presque rêveuse, éthérée et illustre le changement de chant de l’artiste. Ce qui renforce cette sensation est la voix si particulière de Brian Fallon s’articulant comme celle du Boss. Douce, chaleureuse, moins rocailleuse, mais néanmoins proche de celle de Bruce Springsteen dans la fragilité et les quelques notes perchées, presque fausses.

Jersey Shore

Bien que Brian Fallon s’en tienne à une recette relativement simpliste de guitare acoustique et de piano, l’album nous emporte et nous entraîne sous le charme doux et simple des morceaux et de la voix. L’esthétique globale du disque a été encore renforcée par la production de Peter Katis. Sa capacité à mettre sur le devant de la scène des aspects plus émouvants de l’écriture de l’Américain fait le charme de ce “Local Honey”. “Vincent”, “I Don’t Mind (If I’m With You”), exultent cette douceur en clair obscur.

Véritable conteur, Brian Fallon prouve qu’il est capable d’adapter son écriture à sa situation sans en compromettre sa qualité. Passer d’un groupe de punk rock à un projet solo beaucoup plus intime est un choix risqué. Tout cela renforce le “Jersey boy” en tant que conteur et auteur-compositeur par excellence.