Chroniques

Bring Me The Horizon – Live At The Royal Albert Hall

Devenu une habitude depuis 2000, le concert annuel au Royal Albert Hall de Londres pour l’association Teenage Cancer Trust (association de lutte contre le cancer) programmait cette année Bring Me The Horizon. L’occasion pour le groupe d’asseoir sa nouvelle notoriété avec un public toujours plus large et, surtout, de fusionner sa musique avec celle d’un orchestre symphonique. Véritable valeur artistique ajoutée ou simple opération mêlant marketing et bonne action ?

Lorsque l’on observe la setlist, on peut dans un premier temps constater qu’elle est très orientée “That’s The Spirit” (2015) et “Sempiternal” (2013) et colle quasiment à celle que le quintette peut jouer dans le cadre de sa tournée “normale”. Seulement, quelques surprises d’ici et là augmentent l’attractivité d’un tel concert. Ce dernier s’ouvre sur une intro sombre et majestueuse qui met directement dans l’ambiance. Si le lien purement mélodique avec “Doomed” n’est pas si évident que ça, l’enchainement se fait à merveille et l’on distingue enfin ce public lorsque la formation entre en scène et entame la chanson d’ouverture de “That’s The Spirit”. La voix d’Oli est claire (plus claire que dans la réalité ?) et on sent bien rôdé et pas perturbé outre mesure par le contexte. L’apport de l’orchestre quant à lui est justement dosé. Si les cordes soutiennent surtout les mélodies principales jouées par les guitares et le clavier, l’apport d’un choeur donne une profondeur vraiment épique à la chanson.

De manière générale, l’apport de l’orchestre ne métamorphose pas les chansons outre mesure. Leurs formats sont respectés, les parties ne sont pas bouleversées et c’est le petit regret que l’on pourrait retirer de tout ce concert. Certaines intros sont rallongées (“True Friends”, “Sleepwalking”), des parties sont légèrement improvisées (“Oh No”), mais pas de bouleversements majeurs à noter. Cependant, comme spécifié plus haut, la setlist présente quelques petites surprises : en effet, le combo a choisi ce concert particulier pour jouer “Avalanche” pour la toute première fois et, pas démonté par l’enjeu, les Anglais ont sublimé cette chanson avec l’apport de l’orchestre apportant une texture plus authentique au titre.

Concernant la captation en elle-même, pas grand chose à reprocher et c’est peut-être le souci d’ailleurs. Il est assez évident que le son est repassé au mixage derrière car tout sonne comme si ça sortait du meilleur studio au monde. Le son est brillant, claquant et très semblable au dernier album. La voix d’Oli, bien qu’il ait nettement progressé ces dernières années, est beaucoup trop nette pour être honnête. Même si BMTH a choisi de laisser quelques “faiblesses” volontaires (“True Friends” chantée par le public, les cris poussifs de “It Never Ends”), l’ensemble est bien trop propre ce qui n’est pas dérangeant outre mesure car, bien réalisé et surtout, si le son avait été plus sale, le contraste avec l’orchestre aurait été trop grand.

Au final, c’est un très bon live que Bring Me The Horizon nous offre. L’occasion d’apprécier les chansons avec un aspect encore plus épique qu’à l’accoutumée et surtout, de se rendre compte que le groupe a définitivement passé la ligne du mainstream. Ce qui ne veut pas dire mauvais, bien au contraire. La facilité avec laquelle l’orchestre se mêle à BMTH prouve déjà l’indéniable qualité mélodique des Britanniques et peu de formations avec un passé comme le leur peuvent se targuer d’avoir ce genre de performance à son CV.

Informations

Label : Sony Music
Date de sortie : 02/12/2016
Site web : www.bmthofficial.com

Notre sélection

  • Doomed
  • Avalanche
  • It Never Ends

Note RUL

4/5

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN