Bruce Springsteen – Only The Strong Survive

Le Boss revient avec son premier album depuis 2006 pour lequel il n’a écrit aucun titre, et dans lequel il reprend de grands standards de la soul américaine.

Il semblerait que Bruce Springsteen n’aime pas s’ennuyer. Alors même qu’il est sur le point de lancer sa nouvelle tournée avec le E Street Band (qui passera par la France en mai 2023, heureux ceux qui ont pu obtenir des billets), il sort dans la surprise générale Only The Strong Survive. Ce disque est une déclaration d’amour aux grands standards soul et R’n’B américains, ainsi qu’à son enfance et son adolescence bercée par des titres plus ou moins connus.

Plongée en territoire inconnu

En vrac, on retrouve des reprises des Commodores (“Nightshift”), Frank Wilson (“Do I Love You (Indeed I Do)”, nous offrant d’ailleurs le premier clip de l’album), ou The Temptations (“I Wish It Would Rain”). Les titres et les artistes seront obscurs pour la grande majorité des auditeurs, mais il est malgré tout bienvenu de découvrir des morceaux de la Motown via le prisme grand public du Boss.

Revisite des classiques soul & blues

La grande force de Bruce Springsteen, pour cet album, c’est le backing up des musiciens mettant en valeur les titres. Springsteen est habitué à être entouré du E Street Band et de cuivres, harmonica ou piano. Ici, c’est un backing band composé de chœurs, d’orgue ou encore d’instruments à cordes qui enflamment et apportent un groove incroyable aux morceaux.

Sans mettre en avant de message politique ou social, Springsteen retourne à ses racines purement musicales et cela semble le délivrer d’un poids que l’on ressent difficile à porter. Pas d’écriture de texte, pas de sensibilité sociétale. Juste de la musique qui le fait vibrer depuis son adolescence et à laquelle il avait envie de rendre hommage. Sa voix en semble libérée même si elle a vieillit et qu’elle a désormais un cachet encore plus bluesy. Il n’y a qu’à écouter “Don’t Play That Song” de Ben E. King pour s’en rendre compte, ou le morceau plus méconnu “Turn Back The Hands Of Time” de Tyrone Davis.

S’emparant de grands classiques musicaux, Bruce Springsteen nous démontre encore une fois le pouvoir de la musique. Il fait revivre des morceaux pour certains oubliés, et ne manque pas d’y apporter sa patte rock sans pour autant dénaturer le style des chansons. Un grand album qui ne manquera pas de séduire les plus adeptes du Boss, et sera une bonne porte d’entrée pour tout néophyte s’intéressant de près ou de loin à la Motown.