Bullet For My Valentine – Temper Temper

Au cours de sa carrière débutée en 1998, BFMV a sorti trois albums dont les deux derniers, “Scream Aim Fire” (2008) et “Fever” (2010), ayant continué à diviser davantage son public, en particulier celui des débuts qui n’ont d’ouïe uniquement pour “The Poison” (2005), le premier opus considéré comme LE meilleur des gallois. Trois ans après le mitigé “Fever“, la bande de Matt Tuck propose désormais un quatrième effort studio intitulé “Temper Temper”. Rien que le nom et la pochette sanguinolente annonceraient la couleur. Qu’en est-il vraiment ? Let’s gooo!

Que ceux qui n’ont pas aimé “Fever” passent d’ores et déjà leur chemin. L’intégralité des onze morceaux ressemble, plus ou moins, aux deux titres révélés depuis quelques mois, à savoir l’éponyme “Temper Temper” et le single “Riot”. Dès le premier morceau, “Breaking Point”, qui est la suite logique de “Fever”, nous met dans le bain. D’emblée, le scream du démarrage fait écho au début de “Her Voices Resides” présent sur “The Poison”. Simple coïncidence ? Ou pas… Effectivement, plusieurs écoutes seront nécessaires pour constater que Bullet For My Valentine fait du Bullet For My Valentine, en mieux ! On retrouve dans la majeure partie de “Temper Temper” des éléments issus d’anciennes compos comme la marche militaire de l’intro, sur la seconde piste “Truth Hurts” rappelant “Your Betrayal”, l’une des deux ballades “P.O.W.” pouvant s’appeler “All These Things I Hate (Part 2)” ou encore “Dirty Little Secret”. Sur ce dernier, quelques parties rappellent “Bittersweet Memories”, troisième single de “Fever”. On pourrait également citer la seconde ballade du disque, “Dead To The World” avec son départ calme avant que la tempête, façon “Say Goodnight” sur “Scream Aim Fire”, n’arrive. Mais l’exemple parfait est “Tears Don’t Fall (Part 2)”, titre ayant attiré la curiosité de la plupart des fans dès la révélation du tracklisting. Véritable single en puissance, ce dernier n’est pas du tout décevant et ressort même de l’ensemble. Ce morceau a, au moins, le mérite d’être assumé comme étant l’alter ego du premier sur “The Poison” puisqu’il raconte la suite de “Tears Don’t Fall”. Dès les premières lignes de basse de Jay, la chanson est exactement son copycat dans sa structure, à l’exception du début avec “let’s go again!” et à la fin où les paroles, du refrain de la version originale, reprennent le dessus : “your tears don’t fall… they crash around me”. Une pépite qui plaira assurément à tous les fans de la premier heure, qui tel Metallica, tient là son propre “The Unforgiven”. Vivement la suite sur le cinquième volet ! La faiblesse de ce quatrième disque en fait également sa force, qui réside surtout dans le côté instrumental des compositions contribuant à une certaine brutalité. Avec toujours Don Gilmore à la production, ce retour au metalcore est soutenu par les riffs et solos de Padge qui, n’ont absolument rien à envier à Synyster Gates (Avenged Sevenfold) ainsi que l’omniprésence des scream du trio Jay/Padge/Matt ici et là. D’où ce côté Axewound, projet parallèle du frontman, ressortant sur certaines compositions comme le dernier titre, “Livin’ A Life (On The Edge Of A Knife)”, qui est sans aucun doute l’un des meilleurs morceaux et qui termine ainsi l’écoute sur une note positive. En effet, celui-ci combine tous les meilleurs éléments de “Temper Temper” : voix claire, screams et mélodies.

Ce cru 2013 est celui qu’on attendait depuis un moment, puisque “Temper Temper”, qui porte très bien son nom, contient des titres bien “vénères”, tout en restant dans la continuité de ses prédécesseurs. Ce dernier, étant un condensé du meilleur du quatuor, mettra donc tout le monde d’accord. C’est metalcore, catchy, mélodique à souhait. On regrettera néanmoins que BFMV se soit, quelque peu, reposé sur ses lauriers, en s’inspirant un peu trop de son répertoire passé; et donc pas ou peu de prises de risque (à l’exception des envolées vocales sur “Truth Hurts” ou encore les choeurs sur “Dead To The World”). Un brin répétitif et de déjà-vu certes, mais il en reste néanmoins un bon album varié et qui n’attend qu’à être apprécié, ne serait-ce uniquement pour l’énigmatique “Tears Don’t Fall (Part 2)”.