Chiodos – Devil

Chiodos est de retour sur la piste de danse dans l’optique de représenter noblement le Michigan. Réunie avec son chanteur originel, Craig Owens (ex-D.R.U.G.S), la formation revient en ce mois d’avril 2014 avec un quatrième album “Devil” via Razor & Tie (Deaf Havana, Yellowcard). Symbole de la résurrection après un “Illuminaudio” (2010) mené par Brandon Holmer qui avait su trouver preneur auprès des fans, retour sur ce disque énergiquement posé.

Avec comme nouvelle recrue l’incontournable Thomas Erak, chanteur et guitariste de The Fall Of Troy, le groupe de post hardcore se redéfinit à travers ce fourre-tout musical. Fourre-tout parce que l’on retrouve des titres assez divers et hétérogènes rien que dans le chant ou dans la technique. Entre la touche mélodique de “Sunny Days & Hand Grenades”, le semblant de pop violonée de “Under Your Halo”, le pop punk mesuré de “3 AM” et les screams qui s’invitent dans plusieurs mélodies, le nouvel univers enchante mais aussi surprend avec ses inattendus et radicaux changements. Malgré tout, cet essai, qui cherche à définir “l’enfer” comme étant quotidien et contrôlé par nos propres choix, s’affirme par sa distinction, sa puissance dans les riffs et un rythme assidu et joueur. La voix de Craig Owens, enjolivée par les chœurs du nouveau guitariste et des speechs parlés, répond à toutes les attentes dressées, avec des cris maîtrisés et des montées dominantes non conventionnelles. Un désir d’évasion musicale dégage de ces titres, la touche d’Erak jouant beaucoup de par sa nouveauté et son expérience personnelle. Une synergie et une cohérence stagne dans la continuité de ces morceaux qui, étonnement, nous fait visualiser l’enfer comme un milieu à la fois brouillon mais aussi commun, à la limite de l’habitude. Un retournement de cerveau assuré si analyse plus poussée.

Pari réussi pour Chiodos qui, avec “Devil”, tape un grand coup fort et actuel après des chemins divergents pendant quelques années. Il en reste que ce full length déborde de dynamisme et de punch à revendre, qui devrait être une belle source d’inspiration pour les groupes à venir et dans l’idée de créer la musique sans contrainte d’étiquette.